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25/04/2010

320. c'est un petit cas pour l'homme un grand dilemne pour l'humanité


Mais en fait je n'ai plus de coeur, je ne sais plus parler, je n'aime plus vous écrire de ces lettres abominables que vous aimiez tant. J'aimerai tellement vous dire que je suis le même salaud qu'autrefois, que je suis devenu le même que vous aimiez, que je me suis amélioré encore plus mais c'est faux. A cette heure avancée de la nuit j'avais pensé à vos longs cheveux noirs; que je voulais noirs. J'avais vos désirs et vos peines au creux de ma main.

J'aime bien le sel de la mer, j'insiste sur cette aparté.

Et puis en pleine nuit, quand je me réveille, que je constate que je suis resté le même ne me vient que des fous-rires dans la voix. Alors non, je ne suis pas ce même homme, je suis simplement ce même animal qui aime jouer avec les boyaux des autres.

J'aime les friandises que vous me donnez au compte-goutte, si je vous en réclame encore vous ne me les donnez point pour autant, et c'est cela que j'apprécie, car moins ça vient, plus j'envie ces sucreries importantes à mon état. Voyez-vous, avant je voulais de vos mots la douleur des sentiments fustigés, à présent je veux de vos maux les sentiments relatifs pour me faire appartenir au monde des vivants de l'autre rive, celle que je n'ai que longuement caressée, désirée, et c'est très bien ainsi. Je ne me suis jamais mélangé.

Voyez donc tous ces apôtres de la résurrection, ces sanctifiés de la crucifixion, ces damnés de la destruction, toutes ces âmes qui n'ont en commun avec moi que les peines du coeur et encore, il ne me comprendront jamais, pas plus que vous à qui j'écris ces mots, pas plus que moi qui les pensent, je suis ma propre énigme, non ma propre fidélité. J'ai changé, qui peut vraiment dire si j'ai mûri? Personne, mais je sais que ce changement à révélé l'accceptation que je suis enfin un connard fini, et que si vous pouvez compter des dizaines d'amis qui sauront vous expliquer les vertus et les joies qu'ils ont eus à croiser ma route, il y'en a tout autant d'abominables qui ont su me défaire, me détruire, à en souhaiter ma mort: ce sont là mes anges, mes fantômes personnels, mes douleurs à moi que je cultive. Puisque j'ai fait mal, puisque je mérite cette souffrance accumulée, puisque oui, je vous le dit, je suis un connard fini. Mais le jour pointe, je rentre cette lettre inachevée dans ma poche et je sais que par flemmardise je n'aurai l'envie de vous l'écrire telle quelle se doit d'être. J'aime les trésors inachevés, ce doit être là ma prétention qui me poussera donc à vous envoyer la missive ainsi. Pardonnez mes offenses.


A. à H.

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