Pour rentrer dans mon oeuvre je passe d'abord par un sas, c'est un long couloir blanc et rectangulaire rempli d'images et d'informations qui débouche chez une voisine que je ne connais pas. Pour rentrer chez moi je passe en plein dans sa vie sans qu'elle ne me voit, c'est étrange, ça me donne une impression voyeuriste, pourtant j'aime ça, lire ses mots, caresser son visage du coin de mes sourcils, la voir faire l'amour textuellement en hurlant vive la liberté. Rentrer chez moi me fait alors l'effet d'un ennui soudain, l'impression de toujours être ailleurs, si vous voulez, de ne plus savoir aligner correctement mes mots car ceux de ma voisine sont encore plus magistraux. C'est un ensemble de phrases chez elle, mais de petit bout de chez d'oeuvre en petit bout on obtient une sorte d'éternité glorificatrice. Un temple qu'elle dédie en son nom en se voilant la face: "non ce n'est pas moi qui a écrit ceci, ne me jugez pas, jugez mon oeuvre si vous le souhaitez, je ne suis déjà plus des vôtres". Elle a aussi beaucoup d'amour propre, même si elle le cache, c'est ce qui fait les bons écrivains, j'en sais de source sûre que je ne peux en être un bon, je n'ai jamais su m'aimer ce n'est pas aujourd'hui que ça commencera. Bref tout ça comme un plaidoyer à l'abandon, une manière de dire oubliez-moi, ne me lisez pas, lisez les autres plutôt que moi, ils ont infiniment de talents car là où ils écrivent des temples je batis moi ma propre guillotine, chacun à le talent qui lui est dû. à votre bon coeur m'ssieurs dames.
Guardians of the louze
Il y a 1 an
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