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01/06/2011

107. le livre de ma mère et de celle d'Albert Cohen



Elle ne parle plus, celle qui parlait si gentiment. Elle est piteusement finie. On l’a ôtée de mes bras comme en rêve. Elle est morte pendant la guerre, en France occupée, tandis que j’étais à Londres. Tous ses espoirs de vieillesse auprès de moi pour en venir à cette fin, la peur des Allemands, l’étoile jaune, mon inoffensive, la honte dans la rue, la misère peut-être, et son fils loin d’elle. A-t-on su lui cacher qu’elle allait mourir et ne plus me revoir? Elle l’a tant répétée, dans ses lettres, cette joie du revoir. Paraît qu’il faut louer Dieu et Le remercier de Ses bienfaits.

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