de ses yeux pâles-reflets de morts il évoquait avec intensité les falaises plus loin.
Les lumières vacillaient, petits papillons dans la tourmente. J'écrivais un roman inutilisable.
Nous étions enfermés dans nos cocons, dans nos cercles de silence, et tout allait mal.
- Je n'ai plus d'argent; lui avais-je expliqué d'un coup.
- Je n'ai plus de famille.
Il y avait au fond cette grande impasse à fleur de peau. On osait plus rien se dire.
Le règne du silence, ces damnés de la respiration. C'était fou tout ça.
Nous étions dans la voiture, j'utilisais Word ou Excel, ou un cahier à spirale pour ne rien voir.
Comment tout allait mal, les traces, la mutilation sur les avant-bras.
Je ne suis qu'un cercle sans fin de douleurs, je suis le serpent qui se mange la queue.
Je fermais les yeux, je ne voulais pas savoir, j'avais envie de rentrer chez ma mère, de m'étendre dans son lit maternel, clôturer les paupières à l'infini dans la position foetale rassurante du premier jour de ma vie.
Je me souviens plus de cette petite musique de mort qui ronronne dans ma télé, les voisins qui me crachent que j'ai toujours tort celui qui danse de côté, ces machins que font les autres, je vous présente ma famille voilà ma famille faîtes les présentations et aimez-vous bordel de merde car moi ma passion dans la vie c'est le foot et la bière. Non, rien de tout ça.
Y'avait juste le garçon aux yeux bleus dans ma voiture, pointe de je-sais-pas-quoi on se racontait nos réconforts tronqués, c'était beau je crois, mais douloureux surtout.
J'avais trop fermé les yeux, je n'avais pas pipé un seul mot.
Effrayé à l'idée de le perdre, aussi horrible que ça puisse paraître je n'osais pas faire ce pas-là.
Non mon ami, sais-tu que je suis passé par là? J'ai vu mon cousin avant sa mort, j'ai vu mon cousin pendant sa mort, je ne vois plus mon cousin. Il y a un trou noir quelque part dans la famille, un saut générationnel qu'on ne pourra boucher ainsi avec du silence ou des maux.
Et tout ce jargon-bestiaire de l'impensable, de l'insondable, les psy à la manque n'y pouvait rien, la bureaucratie française et tout le toutim, je sais que c'était pas beau tout ça mais écoutez je n'y pouvais rien, c'était lui l'important, achetez des somnifères pour lui, le regarder dormir, l'enfant apaisé d'avoir livré ses combats atroces. Rumeurs des épées de Damoclès.
J'ai lâché mon roman, je n'écris plus alors, je me concentre sur lui. Dans le noir de la voiture, dans le carcan rassurant du métal, je vois son visage devant la vitre de côté se détacher le long des remous de la mer. La mer qu'on voit danser le long des golfes clairs à des reflets d'argent d'argent.................................
Ne plus parler, ne plus dire un mot, seulement le silence inutile, celui qu'il ne faut pas, alors vite, trouver une solution, choisir ses mots, oser gueuler, le secouer légèrement, ne pas entendre que je puisse être un modèle quand je ne peux pas en être un pour moi-même déjà.
Faire abstraction du moi, je ne suis pas passé par là. Je ne suis pas là. Je ne suis qu'une oreille et une bouche, j'écoute, j'oriente du mieux que je peux, je conseille si c'est en mon pouvoir. Tu devrais, mais tu vas le faire, et, tu sais, avec des, sans la, mais ça serait mieux ainsi.
Ne plus prononcer les mots inutiles du bonheur, le bonheur empêche la joie de vivre.
Les lumières vacillaient, petits papillons dans la tourmente. J'écrivais un roman inutilisable.
Nous étions enfermés dans nos cocons, dans nos cercles de silence, et tout allait mal.
- Je n'ai plus d'argent; lui avais-je expliqué d'un coup.
- Je n'ai plus de famille.
Il y avait au fond cette grande impasse à fleur de peau. On osait plus rien se dire.
Le règne du silence, ces damnés de la respiration. C'était fou tout ça.
Nous étions dans la voiture, j'utilisais Word ou Excel, ou un cahier à spirale pour ne rien voir.
Comment tout allait mal, les traces, la mutilation sur les avant-bras.
Je ne suis qu'un cercle sans fin de douleurs, je suis le serpent qui se mange la queue.
Je fermais les yeux, je ne voulais pas savoir, j'avais envie de rentrer chez ma mère, de m'étendre dans son lit maternel, clôturer les paupières à l'infini dans la position foetale rassurante du premier jour de ma vie.
Je me souviens plus de cette petite musique de mort qui ronronne dans ma télé, les voisins qui me crachent que j'ai toujours tort celui qui danse de côté, ces machins que font les autres, je vous présente ma famille voilà ma famille faîtes les présentations et aimez-vous bordel de merde car moi ma passion dans la vie c'est le foot et la bière. Non, rien de tout ça.
Y'avait juste le garçon aux yeux bleus dans ma voiture, pointe de je-sais-pas-quoi on se racontait nos réconforts tronqués, c'était beau je crois, mais douloureux surtout.
J'avais trop fermé les yeux, je n'avais pas pipé un seul mot.
Effrayé à l'idée de le perdre, aussi horrible que ça puisse paraître je n'osais pas faire ce pas-là.
Non mon ami, sais-tu que je suis passé par là? J'ai vu mon cousin avant sa mort, j'ai vu mon cousin pendant sa mort, je ne vois plus mon cousin. Il y a un trou noir quelque part dans la famille, un saut générationnel qu'on ne pourra boucher ainsi avec du silence ou des maux.
Et tout ce jargon-bestiaire de l'impensable, de l'insondable, les psy à la manque n'y pouvait rien, la bureaucratie française et tout le toutim, je sais que c'était pas beau tout ça mais écoutez je n'y pouvais rien, c'était lui l'important, achetez des somnifères pour lui, le regarder dormir, l'enfant apaisé d'avoir livré ses combats atroces. Rumeurs des épées de Damoclès.
J'ai lâché mon roman, je n'écris plus alors, je me concentre sur lui. Dans le noir de la voiture, dans le carcan rassurant du métal, je vois son visage devant la vitre de côté se détacher le long des remous de la mer. La mer qu'on voit danser le long des golfes clairs à des reflets d'argent d'argent.................................
Ne plus parler, ne plus dire un mot, seulement le silence inutile, celui qu'il ne faut pas, alors vite, trouver une solution, choisir ses mots, oser gueuler, le secouer légèrement, ne pas entendre que je puisse être un modèle quand je ne peux pas en être un pour moi-même déjà.
Faire abstraction du moi, je ne suis pas passé par là. Je ne suis pas là. Je ne suis qu'une oreille et une bouche, j'écoute, j'oriente du mieux que je peux, je conseille si c'est en mon pouvoir. Tu devrais, mais tu vas le faire, et, tu sais, avec des, sans la, mais ça serait mieux ainsi.
Ne plus prononcer les mots inutiles du bonheur, le bonheur empêche la joie de vivre.
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