Sibylle et Mathieu face à la mer, elle, la tête sur son épaule. Ils venaient de se rencontrer mais s'était déjà dur entre eux. Regardez donc la flûtiste, lui plus âgé, sur les bords, au milieu. Regardez les trois bandes de la flûtiste, lui payer quelques verres, la laisser parler de son homme en serrant les dents. Mathieu traçait des dessins dans le sable, Sibylle jouait debout dans le vent, dans le sable, les lumières de la ville clignotaient en face d'elle.
Véritable déclaration d'amour. Véritable passion des villes. Du lointain. De la musique.
Ne pas dire les mots interdits, attendre. Alors ils en étaient rendus là. Elle, la tête sur son épaule, lui une bière dans les mains. Lui qui patientaient dans le vent, cachant son chagrin, le souvenir d'hier quand elle jouait. Ces jours-là étaient passés bien trop vite.
Elle parlait, la voix n'allait pas avec son corps: demain je vais prendre le train. Je m'en irai loin. il se peut que l'on se voit en août, il se peut aussi que je sois accompagné de mon homme. Je ne veux pas repartir et pourtant il le faut. On se reverra donc sûrement en août, puis après on ne se reverra plus. Ce sera fini.
- Et si je veux que ça continue? finit-il par articuler.
Et le silence retomba sur eux. Le silence du vent, le silence de la terre, le silence des eaux dans leurs âmes troublées par cette flamme qui venait de s'allumer.
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