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15/08/2011

94. Armageddon




J'étais dans les dramas, j'avais envie de rien, assis sur le canapé à regarder le temps au dehors qui filait. Le congé passait trop vite, la pluie stagnait, le froid rentrait. J'avais trop fumé, avalé quatre cafés depuis le réveil, mes paupières me brûlaient, mon oeil se faisait lourd. Pour changer; trop de sommeil en retard. Tim Burton me navrait chaque jour un peu plus. Mes lunettes de soleil ne m'allaient plus. Le pétard de la veille ramolissait dans le cendrier, l'excuse à la con de Magalie traînait sur la table basse au milieu des déchets, des emballages éventrés, de la cocaïne de Michael laissé là par mégarde. Plus tard dans la nuit, allongé dans mon lit à fumer sans trouver le sommeil, je repensais à la mort: "Il jouait du piano la nuit, des vieux airs qu'on retrace dans l'air avec un peu de goudron sur les plumes pour se faire croire qu'on était complice du meurtre. Les volets fermés, la porte grande ouverte pour laisser filer l'air. Il jouait à l'aveuglette, c'est à dire en fermant les yeux, du bout des doigts." Encore après, j'ai regardé par la fenêtre au travers du balcon les prostituées qui jouaient dans la rue, les démons qui galopaient ça et là, un bus coupant la nuit en deux dans la fraîcheur, la vie ressemblait à l'intérieur de son bus, l'hégémonie de la mixité, parfois du vide.

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