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25/02/2011

127. About Him


"On ne saurait toujours dire ce que c'est qui enferme, ce qui meurt, ce qui semble enterré, mais on sent pourtant je ne sais quelles barres, quelles grilles, des murs." Plus loin, il ajoutait: "Et puis on se demande: mon Dieu, est-ce pour longtemps, est-ce pour toujours, est-ce pour l'éternité?" About Vincent Van Gogh.

128. le sentiment d'un secret perdu dans le vent depuis trop longtemps: chimères déçues de la nuit




Chère amie, savez-vous que j'ai planté un peu de moi dans Rennes? C'était au lendemain du 14 juillet de cette même année, place Sainte-Anne, parmi les étalages des petits papiers. Je me sentais ni mal ni bien, quoiqu'un peu mélancolique à l'idée de quitter le monde une heure durant. J'étais dans une chambre de bonnes sous les toits, de la fenêtre ouverte j'entendais régner les habitants, leurs longues litanies, le roucoulement de petits êtres gris-blanc cassants l'encadrement de ce tableau parfait que sont les tôles vues du dessus. J'entendais le clic-clac, la longue remontrance des heures, le temps passe plus lentement en Bretagne par moments. Y'avait aussi des livres partout, quelques photos punaisées aux murs en noir et blanc, le bourdonnement incessant des mouches, le couac et le quick des voisins. Je fumais des clopes dont je jetais la cendre dans de minuscules tasses, c'était une expérience intéressante de me demander si vous arpentiez autrefois ces rues, si un jour vous y reviendrez.




Chère amie, j'étais ensuite entre les remparts battus aux vents, je me suis posé de lourdes questions, de sévères questions, des assassines. Point une à votre sujet, j'étais le sujet principalement narcissique de ma thèse, vous étiez sortie du lot; heureusement. Je me suis demandé si vous y étiez, rue de la soif/rue de la gaïeté, arpentant le Gras-Mollet, la plage du sillon ou faisant danser les chats. Avez-vous connue cette librairie ancienne aux livres entassés tellement qu'on ne voit plus le propriétaire? non loin, dans des chapelles interdites, il y avait des dessins de la mer, des marines obscures et modernes, de celles qui changent l'état du coeur quand on les voit et fait chavirer les yeux des femmes dans un chant communicatif qui pousse un homme à se jeter à terre, à se foutre en l'air du huitième, voilà pourquoi Saint-Malo n'est pas pourvue de huitième étage.




Chère amie, j'étais dans les champs près de C. à me perdre pour la bonne cause, à me battre entre les choux, à y risquer une vie illusoire. Personne ne s'en serait rendu compte, moi encore je me demande si tous ces événements se sont bien passés, si pour une nuit j'étais le bon chevalier et non le mauvais, mais qui le saura? Je me défends toujours d'être bon, le suis-je encore? l'ai-je un jour été? Il y avait aussi la mer plus loin, des filles qu'on embrasse le noir dans l'humidité des regards à l'ombre de la mer. Vous chantiez, vous vous moquiez, j'étais triste parfois d'être ainsi devenu le Pitre, mais n'était-ce pas le chemin catastrophique en douce pente que j'avais pris? à quoi m'attendre alors si ce n'est me perdre plus bas encore que le niveau de la terre. Sous une pierre j'ai écrit votre prénom, je l'ai replacée là en attendant que vous la retrouviez. C'est un accord tacite avec le sable, notre petit secret. Je me sens mal encore, la tête qui tourne, l'hydromel est tombé à terre, les flots d'alcool se mélange au plancher craquant avec le liquide rouge sortant de mon corps.

Chère amie, aujourd'hui je suis encore en vie, je ne sais pas comment j'ai fait pour tenir jusque-là. Je rêve de cette prochaine année où je vous parlerai de mes quatre-vingt dix-neuf ans dans le mystère des alcôves, au détour d'une quatre voie qui, je crois, fini encore en cul-de-sac. Je repasserai par là sans doute en songe, si mes jambes me le permette, que mon corps se déplace encore à la vitesse d'un goéland, que ce goût iodé puisse teinter mes lèvres. Je rêverai de vos citadelles dites "imprenables" en attendant que ce jour vienne, où, finissant, j'irai simplement dormir en Bretagne.

129. la croissance des petits pois


J'ai décommandé les tables, j'ai remis le couvert pour les suivants, j'ai fumé ma clope dehors sur la terrasse, j'ai attendu que le bonheur vienne. Je me suis relu quelques poèmes de Prévert pris au hasard en décommandant de tes yeux la prunelle. J'ai espéré que les camélias poussent de nouveau au jardin, que le printemps commence plus tôt. Les rayons de soleils pointaient sur la terre, déchirant les nuages, y'avait un peu de ton sourire là-dedans et ça me rassurait de te savoir si proche. J'ai lu le journal, j'ai décommandé le monde. Dans les rues une agitation trouble régnait, hier on se battait encore, mais moi je m'en foutais bien. No future annonçait le t-shirt du gamin, steak haché frites, deux tubes de ketchub et un de mayonnaise. île flottante et coca-cola. Il me traitait de larbin, je ralentissais le pas, je souriais derrière ma barbe en pensant à toi de nouveau, mes lunettes de soleil cachaient mes yeux fatigués, ma clope s'agitait dans un cendrier comme un ver de terre, et moi, et moi...


à minuit je me suis senti mal.


Je tournais en rond dans mon lit, la lune haute dans le ciel rayonnait sur mon lit. Le chat dans un coin m'observait d'un air inquisiteur. Je lui ai caressé la tête, j'ai tendu une main vers l'emplacement vide, tu n'étais pas là. Je me suis redressé dans le lit, je me suis assis au bord du lit, je me suis levé du lit. j'ai avancé machinalement de quelques mètres et j'ai crié en marchant sur un de tes jouets, une sculpture bizarre que tu posais un peu partout. Je suis parti boire un verre d'eau dans la cuisine, c'était le décor idéal pour être enlevé par les extra-terrestres. J'ai posé une main sur mon coeur inquiet, ça tambourinait sous la peau. De la sueur coulait un peu partout, la sueur glacé qui, quand elle sèche, tire au coins des yeux. Je me suis assis dans le salon, devant des programme télés débiles en attendant que tu reviennes. La porte ne bougeait pas, je me suis grillé une clope, j'ai attendu, attendu, et moi et moi...


Lundi matin.

J'ai secoué mes quelques nappes en faisant une mise en place du tonnerre pour le mariage qui allait suivre. j'ai décommandé quelques tables, j'ai mangé quelques morceaux de viande trop cuite. J'ai attendu, puis tu es arrivée. T'es passée dans la rue, en volant, telle un ange. Alors j'ai su. Et moi, et moi...

24/02/2011

130. je veux j'aurais


D'ici je vois les bateaux, mon bel amour, et le coeur m'en dit de venir vous rejoindre. Les fidèles destriers maritimes m'attendent en charge, je les vois déjà proche du débarquement, et le grand général d'acier m'a prédit un avenir radieux. Mais ce n'est pas l'avenir que je vise dans mes jupons, mais vous entre mes cuisses, au fond de mon être, si profondément enfui en moi que plus jamais la guerre ne puisse vous détourner de moi. Je fais des rêves étranges, des sensations folles m'envahissent, mon âme est troublée, on me dit que vous n'en reviendrez pas. Sur la plage j'arpente de gauche à droite les bancs divins, moi aussi je suis prête à me battre, donnez-moi un fusil, arpentons fièrement ce champ d'honneur pour que tout soit fini au plus vite. Je mettrais ensuite des fleurs dans mes cheveux, on construira un nid d'amour, j'irai travailler chez Miss Dalloway sur la grande côte, dans son petit restaurant, le temps virera au soleil profond, à l'ôcre,couleur lila et violet-carmin de fin du monde pour nous émouvoir le soir au coucher quand, sur nos draps verts-bouteilles, vous me ferez l'AMOUR; n'ayons plus peur des mots ni de nous, n'ayons plus cette gêne. Faîtes-moi un enfant qu'on en parle plus, bon sang!

23/02/2011

131. la vérité (indignez-vous!)


"sur le fumier des millénaires, après les cataclysmes géologiques et les désastres guerriers, seules les statues émergent" disait sans fin René Iché.

21/02/2011

132. Hermann Hesse, Narcisse et Goldmund


Nous nous appelons l'un l'autre comme des bêtes, se dit-il, et il songea à l'heure amoureuse de l'après-midi. Alors seulement il prit conscience de ce que c'était seulement à la fin des étreintes que des paroles avaient été échangées entre lui et Lise et encore, si peu et si insignifiantes! Quelles longues conversations il avait eues avec Narcisse! Maintenant, semblait-il, il était engagé dans un monde où on ne parlait point, où on s'attirait l'un l'autre avec des cris de hibou, où les mots n'avaient plus de sens. Il acceptait cela; il n'avait plus besoin de mots ni de pensée aujourd'hui, tout ce qu'il désirait, c'était Lise, ce contact, ce bouleversement de tout l'être, aveugle, muet, sans paroles, cet évanouissement dans les râles.

20/02/2011

133. 68 façons de mourir


L'autre avec ses ailes cramées et son cendrier en guise de gueule l'avait dévisagé un peu trop. Il roulait sur la nationale 9, son père ronflant tout doucement côté passager. Il aurait tout aussi bien pu ouvrir la portière d'un coup, il n'avait pas de ceinture, et Jimmy souriait à l'intérieur de lui en se disant que c'en serait fini de ce père obséquieux. Mais il n'était pas fait de ce bois-là, l'éternel gentil s'était laissé enguirlandé de 280 euros, il avait les poches vides mais aussi le coeur de traviole depuis qu'Hélène s'était barrée avec Manu, le plongeur d'à-côté. Cela ne suffisait pas à son bonheur, la maison avait crâmée un soir de déprime, une clope mal-éteinte qui aurait dû le tuer, mais le pompier avait précisé qu'il avait eu de la "chance", Jimmy souriait étrangement, la chance il ne savait plus ce que c'était depuis qu'elle était partie. Céline avait tenté de lui dire qu'il fallait partir, et maintenant il ne savait plus ce qu'il faisait sur ses routes désertiques que le temps rendait impraticable, il s'était bougé le cul mais la malchance l'avait rattrapée, elle le battait toujours, tout le temps, c'en était fini de lui, une glissade et l'autre, pionçant à l'arrière du véhicule se réveillera embroché ou ne se réveillera pas. Mais l'accident n'arriva jamais, l'attente resta la pire des tortures, seul, isolé des autres et de leurs mains cruelles.

17/02/2011

134. Tribute to Camille!


Les étendars sont dressés à contre-vent, dans la brume ils traversent la Grand-Place et s'accélèrent dans le néant. Pressés les uns contres les autres, le coeur sous la main. Les fanions flottent en haut des piques, les gauchos se pressent, gueulant à rompre les barriques. C'est la lutte ouvrière et tout ce qui se suit. Et tout ce qui s'essuye. Les camarades sont tous frères, ils se claquent dans le dos en gueulant toujours les gars faut qu'on sème. Qu'on s'aime. Y'a le p'tit Jean dressé au milieu des autres avec son manège à pétrole, quelques saucisse que l'on grille pour donner moins faim, et l'on coupe le pain en deux, et l'on jette la saucisse dans le pain, et l'on s'échange ça avec le p'tit rouge contre quelques pièces. La figure rougie du Père derrière sa moustache est dû à la Marie, aux enfants, à l'alcool qu'on boit pour se réchauffer, mais pas à la saison. Cette année les récoltes... parlent les Anciens. Mais d'un coup tous oublient pourquoi ils défilent, défilant différent des autres dans après la Grand-Place dans la Grand-Rue jusqu'à l'Avenue Gambetta que l'on a omis des cadastres une fois, tu te rends compte de la bourde? Les petits frères et les petites soeurs tous réunis avec les cousins, les cousines, les voisins et les voisines et les amis. Oh que la fête est belle, que le rouge est bon, qu'il faudra bien danser ce soir par tant de retrouvailles! On se félicite des derniers nés, on pleure encore les morts de la veille que l'hiver a fait chuté, on parle de la saison, et tous sont bons, beaux et violents d'amour. Puis le jour décline, les corps agonisent des discours qui n'en finissent plus, les "je te croyais mort" et autres "tu deviens quoi?" perdus dans les "t'es le fils à qui, toi?". Puis le jour décline, le soleil n'illumine plus que la cime des sapins. Puis le jour décline, le soleil n'illumine plus que les montagnes. Un froid intervient, jettant un trouble dans la foule qui fait se disperser les badeaux. En quinze minutes tout le monde est loin, sauf les plus courageux, précipités dans les derniers bistrots du bout du monde, les rues se dégorgent de monde, les commerçants ferment boutiques, la ville redevient une zone fantôme, et tous ont oublié pourquoi ils étaient là, seul le brouillard reste, patient invisible témoin d'un spectacle grand-guignolesque. C'est ça la fête.

14/02/2011

135. en pleine profusion de nos moyens


C'est étrange, se disait-il tout au fond, mais cette quête efrénée le forcait encore plus à avancer. Jusque dans les ténèbres, cherchant à en savoir plus sur les voisins et ses nombreux mystères. Du boucher au simple manoeuvre de chantier, tous semblaient désormais posséder un cadavre dans son placard, le monde virait à la psychose et c'était ainsi et pas autrement. Alors il se chantait de vieux air de Grame Allwright assis, les genoux relevés sur son menton, les mains appuyées contre ses tibias afin de se faire basculer d'avant en arrière. Et tout autour le blast accentuait les couleurs, faisait couler des notes de musique dans ses veines, vibrait jusque dans les feuilles tricolores des arbres. Le blast, ce moment unique qui le retenait encore en vie, sur la corde raide des sentiments à fleur de pot. C'est débile non?

12/02/2011

136. les pensionnaires de Verlaine


L’une avait quinze ans, l’autre en avait seize;
Toutes deux dormaient dans la même chambre.
C’était par un soir très lourd de septembre :
Frêles, des yeux bleus, des rougeurs de fraise.

Chacune a quitté, pour se mettre à l’aise,
La fine chemise au parfum d’ambre.
La plus jeune étend les bras, et se cambre,
Et sa sœur, les mains sur ses seins, la baise,

Puis tombe à genoux, puis devient farouche
Et tumultueuse et folle, et sa bouche
Plonge sous l’or blond, dans les ombres grises;

Et l’enfant, pendant ce temps-là, recense
Sur ses doigts mignons des valses promises,
Et, rose, sourit avec innocence.

137. la tempête avant le calme


j'ai perdu mon chat, c'est con, mais la petite présence au pied du lit n'est plus là et je n'ai plus rien à présent pour m'emporter dans mon dernier sommeil. Alors je fume encore plus de clopes qu'à l'accoutumé, je sors aussi beaucoup, je traîne dans le quartier en sifflant. J'attends un appel de la nature, que la terre s'ouvre, un signe, n'importe quoi, et je pète un cable en entendant de faux miaulements de chat quand le vent se travesti. Je n'ai aucune emprise sur l'Autre, la suivante, mademoiselle F. et dans son oreille je sanglote doucement. Ce n'est pas pour le chat, mes nerfs en pelotte contre laquelle il joue, c'est les nuits d'absences contre lesquelles je n'y peux rien non plus. il y a des montagnes à abattre avant que le déluge ne tombe, bientôt la neige, le temps se couvre, et non, plus maintenant. Cette absence de neige m'indiffère à présent, perdu dans les bois, je rêve d'un café, d'un vrai steak et d'arrêter de m'intoxiquer à vos voix. Je parlemente avec mes états d'humeurs, j'essaie de leur trouver du temps aussi, de les calmer tous au fond de ce grand trou boueux. Le lierre rampant brise le mur du voisin, une autre étend son linge, à la maison des jeunes personne ne l'a vu me signale cette petite brune aux yeux clairs. Le corréen propose une cuisine impeccable, je m'aperçois finalement que je n'avais jamais vu mon quartier auparavant et que tout change. Un vieil alcoolique aux dreadlocks lève un sourcil, il ne comprend rien, il vient juste livrer le fioul. En haut on pleure, on rigole, on fait l'amour, dans ma pièce noire j'examine du coin de l'oeil l'emplacement vide, c'est le mien aussi cet emplacement, tout bien considéré. La présence animale a abandonné ses gamelles, son eau et sa litière pour s'en aller chasser sur des contrées jusqu'alors inexplorées de lui, ai-je compris, me dis-je pour me rassurer. Et une biche s'affolle dans la clairière, non, je ne l'ai pas vu, laissez-moi tranquille, vous me faîtes peur. Quelques crottes par là. Non, je n'avais jamais vu mon quartier ainsi.

07/02/2011

138. je n'ai pas de titre sous le genou


Je ne suis pas l'absent, j'ai oublié tous mes doutes en route. Je est un autre. Il a repris ses vieilles habitudes, le magnéto enregistrant sa voix seule et isolée des bruits de la veille. Son scotch douze ans d'âge traînait dans un coin de la pièce, la bouteille à demi-échouée. La veille, la veille, se redisait-il à chaque fois en boucle sans se lasser. Il avait pris du temps pour répondre à ses fantômes, pour leur dire que le monde allait être... mais en fait il s'en foutait bien du monde. Les montagnes dressées contre les rocs et les sapins comme une cloison dont on ne s'échappe pas. Il n'y a bien qu'une seule route qui va à Rome. En se dirigeant sur le balcon il pouvait examiner cette grande tâche claire dans le ciel qu'on appelle le soleil, assis sur un bout de pierre il n'avait besoin que d'un pantalon et d'un t-shirt. Bronzant l'hiver, les modes sont inversées, écrivant l'été, l'automne ou au printemps. Désormais on faisait de lui un artiste, bien qu'il détestât cette interpellation, on allait pas tarder à le lapider en place publique pour ses actes. et les dernières heures crues, crades, vides de sens n'allaient pas tarder à le gonfler. Il avait toujours été un homme d'impulsion, alors maintenant, attendre, était bien le dernier calvaire du christ sachant qu'on allait le clouer haut et court sur les grandes planches des maisonnettes royales: Coca-Cola et Volkswagen pour les plus courageuses.

04/02/2011

139. De simples mots! Y a-t-il au monde choses plus réelles que les mots?


Vous êtes heureux d’avoir fait ma connaissance, M. Gray, dit Lord Henry en le regardant.
- Oui, j’en suis heureux à présent. Je me demande si je le serai toujours.
- Toujours! Quel mot affreux. Je frémis chaque fois que je l’entends. Les femmes adorent tellement l’employer. Elles gâchent toutes les histoires d’amour en tentant de les faire durer éternellement. C’est d’ailleurs un mot dépourvu de sens. La seule différence entre un caprice et une passion de toute une vie, c’est que le caprice dure un peu plus longtemps.
Le portrait de Dorian Gray par Oscar Wilde...

01/02/2011

140. nos enfants


Avant c’était juste des petits grains de folie dispersés par le vent. Mon père s’insurgeait, Nadine, pourquoi achètes-tu toutes ces robes que tu ne mets qu’une journée? Elle répondait alors qu’elle faisait ce qu’elle voulait, une sorte de voix intérieure la guidant sans doute pour s’infliger ses combats quotidien contre mon économiste de père.
Allons au parc sous la pluie, sifflait-elle entre ses dents, elle nous prenait de force quand mon père avait le dos tourné, nous étions contents, je me souviens avoir toujours aimé la pluie, mon frère je ne sais pas, mais moi je restais de longues heures trempé, on rentrait souvent malades au début, par la suite on se renforçait, nos mère changeant aussi nos tenues, les rendant plus imperméables aussi à l’aide de son appareil à couture.