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20/04/2011

115. l'oeuf



Le plus beau spectacle du monde c'est celui de l'or dans vos mains, votre sourire sur vos lèvres, le saviez-vous, il allait au cinéma, il était 21h17 précisément, il était en retard, il s'est penché contre vous, lui debout, vous dans la voiture, le saviez-vous aussi, c'était votre regard en face du sien, le soutenant, peinant à trouver de la joie dans ce monde, il essayait de vous en redonner, vous étiez vue à travers les volutes d'une cigarette, il était en retard à un autre rendez-vous pour un instant partagé entre vous qui n'était qu'un battement de cil, c'est à dire rien, il était en retard pour rien, votre respiration coupée, vos mains sur le volant, votre sale humeur, lui cherchant à vous réconforter et vous à vous morfondre, il a voulu prendre vos saints dans ces mains-là, celles qui ont touchées la terre touchée elle-même par la grâce il faut croire, et votre Coran n'y était pour rien pas plus que sa bible factice, en cet instant le rien subissait l'affront de remplacer l'amour, vos pieds sur les pédales prête à partir, vous étiez l'éclair lui la pierre, il se sentait mal dans ses beaux habits serrés, il aurait voulu exister un instant rien que pour vous, il aurait tant aimé vous montrer le Blast, mais rien n'y faisait, vous avez démarré sur les chapeaux de roues, lui s'en est allé, il a quitté ce monde pour rentrer dans un monde parallèle où, tous les deux, vous couchiez nus sur un lit à vous faire des confidences au creux de l'oreille, des confidences de toute une vie que les draps froissés par vos chaleurs corporelles ne parvinrent jamais à dénouer, c'était le plus bel amour, l'imaginaire, celui qui ne peut s'estomper que si l'on veut, celui qui ne peut que s'intensifier que si on le veut, celui qui...

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