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18/06/2011

101. autopsie d'un personnage navrant



L'homme en lunettes noire et costume de scène prend place en face de moi, juste avant il a jeté sur la table d'opération - une table de troquet comme il en existe des centaines - ses clopes, ses clefs, un miroir de poche mais aussi une étrange statuette ridicule, les derniers vestiges de sa vie. l'interview commence alors.






Bonjour monsieur O. tout d'abord comment vous décririez-vous en moins de dix mots?






Le vieil homme qui lisait des romans d'amour.






Comment vous sentez-vous?






Avec le nez.






C'est votre réponse?






Vous en voulez une meilleure?






Euh...oui?






Like a rolling stone.






Ok. Parlons un peu de votre art, en quoi consiste-t-il?






J'essaye d'exploiter le système humain au maximum dans un but novateur et frapadingue afin de séduire le public; avec des mots ou non. Je suis un prestigidateur.






Un poète?






On peut dire ça comme ça. Je suis ma propre méduse.






Vous êtes votre propre public?






On est toujours son propre public.






Comment vous voyez-vous à l'avenir?






Mort en ayant vécu.






Un mot pour vos fans?






Métempsychose.






Un autre?






Poutre.






Comment gérez-vous votre vie de star?






En ayant donné mon âme au diable, je fume, je bois, je pisse, j'éjacule. Je ne dors plus, dormir c'est une perte de temps, une perte de création, les dormeurs n'ont jamais fait des mythes...






et les rêveurs?






les rêveurs ont toujours fait de bonnes épaves.






Vous vous voyez donc en gagnant?






Non, je me vois en moi-même.






Peut-on évoquer une partie de votre passé...






Non, Catégorique.






Alors votre but dans l'avenir?






Réaliser, créer, vivre, continuer.






Quelle est votre oeuvre la plus marquante?






Celle que je n'ai pas encore écrite.






Quel sera votre avenir, celui de demain?






Continuer à pourir.






hors antenne: vous savez que vous n'êtes pas facile à interviewer monsieur O.?



Je suis infranchissable, n'ayez plus peur des mots, c'est celà qui vous paralyse.

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