Pages

02/06/2011

106. mélancolique aigue


T'avais imaginé ton petit spectacle de clown, tes galeries finement diaboliques pleines de pièges, des expos à tout va pour finir dans les bras du monde, une petite musique classique en intro, peut-être un air de piano mélancolique qui planerait sur l'assistance comme le jambon peut se figer en remplissant les banquets. Au menu il y avait des petits fours, du champagne, quelques légumes bio. Un film devait passer à 23h, avec un documentaire retraçant ta vie de merde juste avant "S. est né dans cet espace-là, il reviendra en mai dix ans plus tard pour se faire autant chier, pour céder à l'ennui il décide de devenir dieu" le film suivant sera le tien, le tien oui, quelques caméras gesticulantes sur des plaies usées, un jeu d'acteur pourri jusqu'à la lie servi par de jeunes smicardes en talons hauts que tu as sauté juste avant le tournage en te donnant un air césarien. Tu sais sauver les gens, mais sauras-tu te sauver toi-même? j'en doute...



Espèce de pompier du dixième art, je te revois figé dans l'instant, ton petit film de merde avec quelques répliques justes quand l'autre, se replaçant une mèche, clame devant l'écran comme s'il s'agissait de miroir "je suis la plus insupportable des femmes, je suis pierrot lunaire aussi" des délices dans la gueule puante d'un crocodile, ai-je confié à celle qui m'assistais et ne m'assisteras plus, je suis usé jusqu'à la corde, je vais bientôt tomber, je me fige aussi, puisque tout se fige.





Puis ton château de cartes s'est effondré, tu l'avais monté si proche de la fenêtre que la finalité en fut logique, parfois je te revois, errant sans le sou, triste d'avoir cru à un rêve impossible, sais-tu que la renommé ne sont pas pour nous, les fils de pute?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

overdose(s)