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21/12/2010

158. il neige en enfer parfois


Le lot des hommes est d'accepter le froid, de l'endurer, sans pour autant que celui-ci ne les épargne. Les volets sont pleins de givre, les édentés nous sourient, on passe en costume dans des villages fantômes étriqués. L'avenir est parfois conjugué au passé, les anciens s'enterrent, les jeunes et les moins jeunes sortent le nez dehors par moins ... °C. Les chiens errent au ralenti. L'homme pressé est un pic monté sur skis. Les repas sont des platrées. On recolle au temps des guirlandes de l'année dernière, des oraisons funèbres qui serviront pour le prochain, ce qu'il faut de lumières clignotantes sous des nuages lourds de sens. On décroche l'épouvantail, on errige le bonhomme rondouillard à la carotte nasale. Un chapeau sur la tronche bien trop grand. C'est l'hiver qui vient vite ici. Le vent sec. Les choucas volent bas. La même rengaine que l'année dernière. Oiseaux de mauvais présage insignifiants dans la tourmente. Il se dit que l'hiver sera long, froid, chaud, court, bleu avec des paillettes roses. Le grand cirque de l'étrange se met en place, habitué à la Russie profonde, le froid ne fait plus peur, on s'y habitue, on est sevré, enfin, après une longue journée passée dehors à attendre, la clope éternelle dans un coin du bec, on se rentre, au chaud, la différence se fait sentir, d'un coup l'on s'endort. Bonne nuit.

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