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04/12/2010

170. it's time to save the world


Ne t'inquiètes pas, je te trouverai au milieu des rayons, je sais te surprendre. J'ai le bac en poche, mes histoires tournent en boucle, elle s'achèvent pour mieux renaître. Ne t'en fais pas, j'ai fini de travailler, je suis en congé longue durée, je vais écrire tout le temps pour toi des romans d'amour qu'il nous faudra dix ans pour relire. Nous relieront les étoiles comme ça, dans ce grand canevas de l'univers tu verras nos deux prénoms, ceux des anciens qui étaient, ceux qui sont, ceux qui viendront. Toutes nos histoires vaudous ne sont que du flan, j'ai mis Mick Jagger dans ma poche, je l'ai emporté avec moi tout l'après-midi dans les rayons peinture d'une grande enseigne. J'avais mal aux yeux, les néons me grillaient la peau, je faisais ça pour toi qui m'ignorait totalement. Deux amies sont venues, elles m'ont proposé un verre, puis deux, puis trois, nous avons fait l'amour au milieu de ta chambre, dans tes vêtements, roulés en boule dans l'armoire et aussi au coin du bureau. C'était bien je crois, je leur ai laissé mon corps en gage. Tu ne pourras pas me revoir, je m'en vais, j'ai pris le dernier métro qui rentrera à la maison, la mienne, et je compte te surprendre bientôt dans les rayons du supermarché, je te connais, je sais où tu fais les courses. Quelqu'un te préviendras, il essayera du moins, il te dira: "méfie-toi on t'aime" mais ce sera trop tard, l'amour sera déjà passé à la manière de l'été malouin, trop vite, trop court, trop dense. On dansera la nuit sous les médicaments, on se bloquera quelque part dans ton lit, on fera le jeu de la haine, celui des dollars, la séparation des bien et un tier de ta fille. Je me nommerai Paul, Louis, Jacques ou André, je serai l'asphalte lointain, je fuierai le monde avec une partie de toi, un souvenir ou une idée, je veux refaire la peinture de toutes les maisons du monde, le faire vite et très mal, je veux m'éloigner encore jusqu'à oublier, jusqu'à ignorer en dépit du bon sens en tuant tous les idiots qui me barreront le chemin car ils ne peuvent pas comprendre que je suis l'autoroute quand vous n'êtes que des chevaux. Je serai flûte, vous serez piano, je serai traversière. Tu m'aimeras, tu le comprendras enfin trop tard, je vais te regretter, j'aurai un tiers de ta fille à recoller. Je vais tenter l'approche, délicate et soyeuse. Ce sera trop tard, les bombes nucléaires vont nous réduire en charpie, de nos cendres mélangées ne subsistera plus que ton écho, mon égo, ton écho, ton égo, mon écho, mon égo, mes légos. Et ce sera fini.

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