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12/02/2011

137. la tempête avant le calme


j'ai perdu mon chat, c'est con, mais la petite présence au pied du lit n'est plus là et je n'ai plus rien à présent pour m'emporter dans mon dernier sommeil. Alors je fume encore plus de clopes qu'à l'accoutumé, je sors aussi beaucoup, je traîne dans le quartier en sifflant. J'attends un appel de la nature, que la terre s'ouvre, un signe, n'importe quoi, et je pète un cable en entendant de faux miaulements de chat quand le vent se travesti. Je n'ai aucune emprise sur l'Autre, la suivante, mademoiselle F. et dans son oreille je sanglote doucement. Ce n'est pas pour le chat, mes nerfs en pelotte contre laquelle il joue, c'est les nuits d'absences contre lesquelles je n'y peux rien non plus. il y a des montagnes à abattre avant que le déluge ne tombe, bientôt la neige, le temps se couvre, et non, plus maintenant. Cette absence de neige m'indiffère à présent, perdu dans les bois, je rêve d'un café, d'un vrai steak et d'arrêter de m'intoxiquer à vos voix. Je parlemente avec mes états d'humeurs, j'essaie de leur trouver du temps aussi, de les calmer tous au fond de ce grand trou boueux. Le lierre rampant brise le mur du voisin, une autre étend son linge, à la maison des jeunes personne ne l'a vu me signale cette petite brune aux yeux clairs. Le corréen propose une cuisine impeccable, je m'aperçois finalement que je n'avais jamais vu mon quartier auparavant et que tout change. Un vieil alcoolique aux dreadlocks lève un sourcil, il ne comprend rien, il vient juste livrer le fioul. En haut on pleure, on rigole, on fait l'amour, dans ma pièce noire j'examine du coin de l'oeil l'emplacement vide, c'est le mien aussi cet emplacement, tout bien considéré. La présence animale a abandonné ses gamelles, son eau et sa litière pour s'en aller chasser sur des contrées jusqu'alors inexplorées de lui, ai-je compris, me dis-je pour me rassurer. Et une biche s'affolle dans la clairière, non, je ne l'ai pas vu, laissez-moi tranquille, vous me faîtes peur. Quelques crottes par là. Non, je n'avais jamais vu mon quartier ainsi.

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