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25/02/2011

129. la croissance des petits pois


J'ai décommandé les tables, j'ai remis le couvert pour les suivants, j'ai fumé ma clope dehors sur la terrasse, j'ai attendu que le bonheur vienne. Je me suis relu quelques poèmes de Prévert pris au hasard en décommandant de tes yeux la prunelle. J'ai espéré que les camélias poussent de nouveau au jardin, que le printemps commence plus tôt. Les rayons de soleils pointaient sur la terre, déchirant les nuages, y'avait un peu de ton sourire là-dedans et ça me rassurait de te savoir si proche. J'ai lu le journal, j'ai décommandé le monde. Dans les rues une agitation trouble régnait, hier on se battait encore, mais moi je m'en foutais bien. No future annonçait le t-shirt du gamin, steak haché frites, deux tubes de ketchub et un de mayonnaise. île flottante et coca-cola. Il me traitait de larbin, je ralentissais le pas, je souriais derrière ma barbe en pensant à toi de nouveau, mes lunettes de soleil cachaient mes yeux fatigués, ma clope s'agitait dans un cendrier comme un ver de terre, et moi, et moi...


à minuit je me suis senti mal.


Je tournais en rond dans mon lit, la lune haute dans le ciel rayonnait sur mon lit. Le chat dans un coin m'observait d'un air inquisiteur. Je lui ai caressé la tête, j'ai tendu une main vers l'emplacement vide, tu n'étais pas là. Je me suis redressé dans le lit, je me suis assis au bord du lit, je me suis levé du lit. j'ai avancé machinalement de quelques mètres et j'ai crié en marchant sur un de tes jouets, une sculpture bizarre que tu posais un peu partout. Je suis parti boire un verre d'eau dans la cuisine, c'était le décor idéal pour être enlevé par les extra-terrestres. J'ai posé une main sur mon coeur inquiet, ça tambourinait sous la peau. De la sueur coulait un peu partout, la sueur glacé qui, quand elle sèche, tire au coins des yeux. Je me suis assis dans le salon, devant des programme télés débiles en attendant que tu reviennes. La porte ne bougeait pas, je me suis grillé une clope, j'ai attendu, attendu, et moi et moi...


Lundi matin.

J'ai secoué mes quelques nappes en faisant une mise en place du tonnerre pour le mariage qui allait suivre. j'ai décommandé quelques tables, j'ai mangé quelques morceaux de viande trop cuite. J'ai attendu, puis tu es arrivée. T'es passée dans la rue, en volant, telle un ange. Alors j'ai su. Et moi, et moi...

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