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07/02/2011

138. je n'ai pas de titre sous le genou


Je ne suis pas l'absent, j'ai oublié tous mes doutes en route. Je est un autre. Il a repris ses vieilles habitudes, le magnéto enregistrant sa voix seule et isolée des bruits de la veille. Son scotch douze ans d'âge traînait dans un coin de la pièce, la bouteille à demi-échouée. La veille, la veille, se redisait-il à chaque fois en boucle sans se lasser. Il avait pris du temps pour répondre à ses fantômes, pour leur dire que le monde allait être... mais en fait il s'en foutait bien du monde. Les montagnes dressées contre les rocs et les sapins comme une cloison dont on ne s'échappe pas. Il n'y a bien qu'une seule route qui va à Rome. En se dirigeant sur le balcon il pouvait examiner cette grande tâche claire dans le ciel qu'on appelle le soleil, assis sur un bout de pierre il n'avait besoin que d'un pantalon et d'un t-shirt. Bronzant l'hiver, les modes sont inversées, écrivant l'été, l'automne ou au printemps. Désormais on faisait de lui un artiste, bien qu'il détestât cette interpellation, on allait pas tarder à le lapider en place publique pour ses actes. et les dernières heures crues, crades, vides de sens n'allaient pas tarder à le gonfler. Il avait toujours été un homme d'impulsion, alors maintenant, attendre, était bien le dernier calvaire du christ sachant qu'on allait le clouer haut et court sur les grandes planches des maisonnettes royales: Coca-Cola et Volkswagen pour les plus courageuses.

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