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25/05/2010

309. just a perfect day Matilda


Mathilde ne lâchait plus des yeux le bout de son pied traînant sur le plancher lézardé. Laissé pour morte par les autres, ces autres ignobles qui attendaient d’elle un sourire, qu’elle prenne part à la fête de la même manière qu’eux, qu’elle boive ainsi qu’elle danse. Une explosion de joie sans précédent, mais ce n’était pas son genre, elle était le genre de personne. Se contentant d’être seulement là. Un verre de vin à la main, le corps en biais appuyé contre un mur qu’une bibliothèque de gare semblait tenir. Ses cheveux légèrement ondulés, teintés de roux dans une crinière épaisse de couleur châtain, tombaient tout autour de son visage penché en avant. Son long cou fin semblait se perdre, à moitié pris dans ce fleuve, ces ondulations maritimes qu’elle portait en elle, tout autour d’elle, ce besoin de partir aussi loin, quitter la France sans doute, gagner l’Espagne à la nage. Pourquoi pas.

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