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25/05/2010

310. et si le dernier homme n'en était pas un?


L'eau, on ne savait plus ce que c'était. Au début la mer débordait, comme toujours, inondant les terres. Il pleuvait alors, les montagnes semblaient fondre. Pas la roche bien sûr, mais on pouvait constater que les neiges n'avaient rien d'éternelles.

Puis l'océan s'en allant, se reculant, les lacs s'asséchant, les puits en firent de même. Il ne restait bientôt plus une goutte d'eau, on en vint à se battre pour un arbre, des fruits, les dernières gouttes, le dernier repas. On racontait que dans les terres des vieilles légendes de cannibalisme, de morts marchant au soleil, tout ça quoi. La fin du monde avait bien lieu.

Les hommes inventèrent donc une drôle de machine, et ce coup-ci on s'en moquait bien du prix, petit à petit ils traitèrent l'eau des océans, mais un jour, dans ce nouveau désert en profusion, il ne resta plus rien du tout. On en revint à se battre.

Alors le désert à présent, la terre n'est rien d'autre qu'un vieux bout de roche séchant dans la galaxie, la fin du monde est bien là, les hommes se mangent entre-eux. On raconte aussi que plus rien ne subsiste, que tout se termine enfin. Les animaux, les maisons, il ne reste plus rien. Tout est sec. Il fait tellement chaud qu'on ose plus fumer dans les maisons d'ailleurs, l'odeur subsiste. Les nouveaux riches sont ceux qui sont en mesure de diffuser l'eau contre le luxe des derniers aliments, des insectes nouveaux, d'une autre forme, qui nourrissent un homme. Je m'en fous, on ne m'a jamais mangé moi, et je survivrai à tout ça. Je suis un cafard après tout.

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