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19/05/2010

314. je me suis perdu moi aussi également, perfidement, sous les peupliers


Tu dois voir plus loin, tu dois revenir.

T'échapper bien encore des prisons radieuses, en haut des plateaux.

Tu entends les voix, trois petit singe.

Celui qui ne parle pas. Je garde le secret.
Celui qui n'entend rien à rien. Je suis sourd.

Celui qui ne voit rien. Je ne suis pas concerné.

J'avais entendu moi aussi les démons de l'âme.
Livrés dans un paquet, enfermés dans une pièce, quelque part tout au fond.
Ne plus attendre, pas voir les personnes isolées.
Ceux qui vont mal. Toute la misère du monde.
N'appeler personne, compter que sur soi-même.
Devenir l'autre. Laisser la part animale s'évanouir.
Ne plus la contrôler, la libérer.

Ne plus être le chiffre. Devenir un autre, un autre moi. Et moi et moi.

Changer de gueule. Je ne suis pas l'apôtre, je ne suis pas moderne.
la la la.

Se munir des ardoises, de la craie.
Tout rapporter.
Tout colporter. Ne rien rater.

Dessiner les façades du monde entier. Paysage beau.
Paysage tourmenté. Paysage libéré. Paysage qui pourtant ne se livre pas.
Oublie-pas ton sourire pour ce soir si tu sors.
Ne plus se perdre dans la nuit. Ne plus s'aventurer là.

Sentir la vérité, la toucher, la modeler.
Etre soi-même sans l'être. Devenir, encore et toujours.
Perdre, défaire, tuer, manger, se faire, aimer, enlacer des amis.

Amoureusement vôtre une femme. Un homme. Une citadelle.
Il est bien dit quelque part qu'on est des hommes.
Liberté humaine alors.
Droits humains.
Genre humain.

Ne plus défaire. Cherche chambre avec vue sur la mer, paysage tourmenté.
Pour juin, juillet, août, septembre, octobre, novembre, décembre, après on verra où l'on en sera. Mais rien n'aura changé malheureusement. Ce n'est pas grave; on se rassure: c'est la vie.

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