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27/09/2010

203. ça c'est moi sans être moi


Alors son cœur battait au même rythme que le monde qui soudain emplissait sa petite chambre obscure. Il entrait en cortège par les fentes des volets, par les failles des murs. Il se déversait dans l’espace clos de sa chambre, s’y concentrait, il la pressait de toutes parts. Elle le sentait battre dans sa cage thoracique, frémir derrière ses paupières. Le ciel s’engouffrait d’abord, avec vents et nuages, puis les montagnes défilaient, enchaînées les unes aux autres, comme les perles d’un même collier qu’on aurait tiré sous sa porte, venait ensuite la pleine mer, et les murs gondolaient comme des buvards. La création entière se rassemblait autour d’elle, en elle, et la jeune fille devenait le ciel, les montagnes et la mer. Elle venait au monde et le monde venait à elle.
Mais sa mère ouvrait alors la porte et tout disparaissait.


je crois que c'était le coeur cousu mais j'sais pas bien...
je crois que j'étais mort pour rien.

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