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12/09/2010

211. nos anges n'ont pas de couilles


Tu t'es soudainement détendue, c'est drôle comme tout semblant calme tu trouvas le moyen de couper ce silence par un hoquet incessant qui se voulait des mots. Puis tu te voulais parlante, femme-savante d'un monde-écureuil ou personne ne pouvait décréter détenir une part de vérité, et c'est ce qui m'a toujours énervé chez toi. Nous étions fait l'un pour l'autre disais-tu, ah que n'ai-je passé des nuits à contempler ton plafond en me disant que la vie d'un artiste maudit ne pouvait que ressembler à ça, des boucles et des boucles de solitude, contempler ton salon en écoutant une émission parasitaire à la con. Tout un programme.

Parfois je me vois en grand méchant, ce que je suis cyniquement, mais je n'ai plus le courage de te parler de tes fausses manipulations, de tes sentiments que je connais jusque sur le bout de l'épiderme, ton amour se veut irrationnel alors qu'il est bien tout l'inverse. Tu es une fille structurée, mais mentalement une enfant qu'on a jeté dans un corps de femme. Depuis on a jeté la clé, tu emmerdes les hommes, tous t'en veulent et pas un ne veut de toi. Même plus moi. J'ai épinglé tous mes trousseaux à ta maison, j'ai rendu la liberté à ce petit oiseau rouge que tu gardais, j'ai tout nettoyé dans le couloir, j'ai brisé la porte d'entrée afin que plus personne n'entre ni ne sorte puis je suis sorti faire un tour dehors en me disant que oui, t'avais raison, j'étais devenu le connard pathétique que tu voulais que je sois.

Petite fille, je savais très bien où j'allais, je le sais encore aujourd'hui même si toutes les routes ne sont pas des directs. Moi je prends les interstices avec vue sur la mer, les citadelles imprennables, les longs détours à flâner dans les champs à l'ombre d'un chêne, un livre à la main du poison dans l'autre. J'ai embrassé tout ce que tu n'étais pas, je me suis défini en chemin, j'ai compris mes erreurs, tu peux en dire autant? Me voici désormais tel que tu m'as façonné dernièrement, je peux dire que je suis revenu car oui c'est bien vrai pour tout un tas d'âmes guignolesques qui peuvent tomber sur ma route en guise de pavés. Mais pour toi je suis monté sur l'échelle de Jacob sans jamais redescendre, tu attends en bas de cette échelle, tu comptes monter, non tu comptes pas, monter c'est trop dur, vaut mieux rester les pieds sur terre. Ici c'est plus tranquille, stagner, pourquoi pas se coucher dans la boue et faire un petit somme?

Alors je grimpe, par flemmardise tu ne monteras pas me déloger, ta fainéantise à tout englué, tu ne t'en rends même plus compte. Tu tournes en rond, tu te dis j'ai raison il a tort, ce que je me disais avant à ton sujet. Mais j'ai dépassé cette phrase, j'ai compris qu'il n'y a plus de valeurs, que je ne suis roi de rien, pas même d'un royaume merdique. Je ne te vois plus en reine depuis bien longtemps non plus, je sais que tu n'as ni raison ni tort. Je sais à présent tout de toi car dans ton sommeil je t'observe du coin de mes rêves attendre qu'un autre vienne panser les plaies grandes ouvertes. il n'y a plus de place dans les miens alors je déborde sur les autres, "je" est un autre, un autre qui galope loin devant toujours sur la même échelle, je le rattraperai bien un jour afin de l'etouffer ce petit salaud petit pervers. J'ai compris une fois encore qu'il n'y avait pas de sortie sinon la mort, que ce soir je viendrai t'empoigner sale petite salope afin de t'etouffer de tout mon sôul dans les rêves chimériques des noirs tranchées. Vois-tu le bourreau que je suis, l'immense démon qui a dévoré mon âme? pantin désarticulé qui ne te connais plus que tu ne comprends pas, il sait tout de toi, il a compris ton manège, il est fou, certes, il devrait se faire interner pour autant de stupidité. les carnets noirs se suivent, se remplissent, bientôt nos années chérie, bientôt viendra le moment où je pourrais t'étreindre à te nouveau en disant quelle sale garce tu es. Je prendrai ta graisse à bras le corps pour aller la tendre sur des étalages étincellants que tu souilleras comme tu as souillé tout ce que tu touches et moi...

et moi...

et moi dans ma démence...

dans ma démence je serai le plus abominable des Napoléon que tu as osé aimer l'espace de treize heures, vingt minutes et quarante-huit secondes. Je t'aime aussi, ne t'en fais pas pour ça. Sache que je n'ai jamais été derrière toi, au cas où.

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