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11/09/2010

214. les petites tortures de M...


Mon visage se découpe dans le miroir, la fumée de ma cigarette bouge dans tous les sens, affolée. Pas un son dans tout l'appartement, pas une note de musique, aucunement. Quand je sors c'est pour voir tomber les feuilles des arbres, je me dis que revoilà l'automne, bientôt, et tu n'es plus là. L'hôpital a fermé en mai, juste après ton coma, les fleurs brunissent et se fanent.
Le temps aujourd'hui me semble long, je contemple un chêne rongé par le cancer, un écureuil courant le long de son écorce, quelques fourmis en file indienne. En parlant d'indien, une troupe se prépare à attaquer le fort, les anglais doivent faire face, quelques cow-boys de plastique dans le décor.Une vieille peluche abandonnée, quelques animaux.
J'entends encore le bruit de tes pas sur l'herbe. Y'avait encore tes cheveux dans le lavabo ce matin. Je viens m'asseoir sur un banc, taillé à l'encre blanche il y a deux prénoms, deux inconnus qui s'aiment, comme nous. Je monte les yeux au ciel, toujours cette obsession du silence. Aujourd'hui il fera beau.

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