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11/10/2010

192. Padre.



Le visage de mon père, à 5h moins dix du matin. Dans le reflet du transporteur qui nous embarque jusque sur Chambéry. Le reflet dans le véhicule donc, reflété dans le rétroviseur à nouveau. Mon père qui prend de l’essence, voyage à l’essentiel avec son fils; travail.

La nuit qui se détache, lentement. D’abord sur l’autoroute où nous sommes seuls dans le carcan silencieusement bruyant de la voiture. Quelques comètes nous poursuivent, elles doublent sur la gauche puis reprennent leur course folle.

Les usines succèdent aux usines sur le bord de la route. Éclairés pour la publicité, des ombres de bulldozers deviennent des démons vampiriques tapis là depuis longtemps.

Dans le petit matin, encore plongé dans le noir, nous nous sommes mis à travailler. Une journée entière dans les brumes, un monde fantomatique qui ne ressemble en rien à ce que je connais. Une odeur d’humidité aussi. Quelques billets échangés pour gagner sa croûte, de la nourriture de supermarché, des fast-food en veux-tu en voilà. Un café. Une bonne bière.

Voilà.

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