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02/10/2010

199. parce qu'on ne peut pas savoir


J'envisage des dessins râtés, tes histoires inachevées, un siècle passé. Des musiques nazes, le temps qui se dissout, le soleil qui disparait, mes peintures déchirées, mes mots comme une preuve que je ne suis pas mort, moi au moins je donne des nouvelles.

J'envisage ton destin raté, petite fille aux boucles blondes aux yeux qui traînent, tes histoires salaces racontées dans l'oreille d'un soir, le noir qui se confond, les excuses d'un cendrier qu'on a volé, les aveux du coupable devant la dernière cène, quelques livres aussi puisqu'il faut bien continuer de penser sans interruption, la Scandinavie, tous ces territoires neutres.

J'envisage nos histoires sans passé, nos conneries retrouvées, nos élancements, nos dissolutions, nos séparations brutales à coup de hache, nos mains coupés, nos corps volés, nos pieds violés, nos pensées sensibles, notre commencement, nos lèvres gercées, nos yeux-mensonges, nos écoutes fustigées, nos danses archaïques, nos fantasmes sur l'oreiller au milieu du public, nos envies passées à déconner dans la luxure des plus grands restaurants du monde.
J'ai tout envisagé, tu vois?

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