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26/02/2010

365. 81,6 kg avec ses chaussures


Et voici l'heure de ma folie mon enfant, ma fille.
Je revois ton visage qui se fond dans le décor à travers le gigantesque pare-brise.

Je ressens encore ce même amour qui me brûle les veines, la preuve que j'ai aimé un corps qui t'a fait naître. Et la vitesse, ce n'est rien.

Je double seulement dans des endroits exigüs sans peur de la mort. Je n'en ai jamais été effrayé, petite fille. Un jour tu comprendras sûrement que je pensais à toi.

Je n'ai pas peur avec mon âme en berne, ce n'est pas le silence qui m'a tué mais l'absence de tes pas dans la chambre vide. Je revois mille sourires et tes jeux de poupées. Garde bien ton monde de princesses et de crapauds, derrière les remparts, au-delà de ce grand dragon pas si effrayant que ça continue des terres nues, des territoires insoupçonnés qu'un jour tu fouleras sans père mais avec son souvenir ancré tout au fond de toi sans que tu ne le saches. Je suis le géniteur de malheur, celui qui sans chance n'a pas su se résoudre à t'oublier.

Me voilà l'obligé des ombres, je suis sur le pas de la porte mais je n'ai toujours pas peur. La mort me gagnera tôt ou tard, l'amour et la mort sont inextricablement liés à un point que tu ne sais pas encore toi qui gagne le matin l'oeil déjà sur les dessins-animés.
Je t'imagine dans ton pyjama de clown, ça me lâche un sourire d'un coup. J'ai tant de choses à te dire mais pas assez d'espace imparti. J'ai peur aussi de trop en dire, que si j'avais trop de place je mélangerai les mots aux fausses vérités. Je n'aime plus ce chemin de vie mais je continue de l'entretenir en ton nom, tout au fond de mon coeur. Tu l'as vois cette route toute tracée qui avance vers la lumière? Non, pas encore, bien sûr, mais un jour tu sauras que mon regard porte bien au-delà de la mort à travers le temps. Je verrai ce que je veux voir, ton bonheur de petite femme, tes enfants. C'est ça qui me rendra heureux du fond de ma cave où déjà je prends place.

Je n'ai pas peur, je n'aurai jamais peur. La mort même m'applaudira quand je descendrai lui payer un dernier verre pour la route. Elle me dira: "ah, ça fait si longtemps que je n'ai pas vu pareil courage dans les cheveux d'un jeune homme!" Peut-être me libérera-t-elle de son étreinte? Mais je ne l'ai jamais envisagé ni voulu. Je suis bien ici, comme chez moi, entouré d'un paquet d'amis que je n'ai pas vu depuis longtemps. Nous sommes une belle brochette de salopards, je gagne alors cette dernière nuit tel un vieux jeu qui a commencé avant ma naissance. Les malédictions auxquelles je croyais s'effaceront, place au temps du renouveau. Il faut tout recommencer. Y'a des au-delà qui ne trompent pas. Ce n'est qu'un soleil qui se couche, mais il s'en va se lever dans le royaume des morts, après la porte des Enfers, sur le visage de ton père. Et je vais te dire je t'aime les yeux en larme. Tu écouteras cette voix du bonheur au fond de ton coeur. Et ta vie s'appellera passion et ton visage amour, paix et prospérité dans le bonheur de ces rayons-là. Je t'aime alors de la même manière que je t'aimais, et le temps me fera t'aimer encore plus. N'oublie jamais que je serai toujours fier de toi. Ne te poses jamais de questions et fonce, la vie t'attend!

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