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04/07/2012

15. ô douceur


En fait ce qu'il y a c'est que je n'ai plus le goût de rien ni de toi. Que j'écris à l'absynthe. Que le navire coule. En fait je vois des anges s'écraser chaque jour, tout autour de moi, sans douleur et sans heurt. Mais le plus dur là-dedans c'est que j'en suis devenu impassible, froid, assassin.

En fait, ce qui me gêne c'est le nombre de cons ici, ça fait peur les cons, quand y'en a trop on se sent pris au piège. On a même du mal à partir, au début c'est rigolo un con, c'est comme le feuillage au milieu des roses. ça repose. Mais trop de cons tue le con, dans ce théâtre on tue le dernier con (moi) à l'usure. En fait, tout le monde il est con.

Pire encore, on a vérifié le mot con dans le dico, mais on sait plus en foutre une définition correcte, on emploie le mot n'importe comment. Il n'y a plus de culture, c'est comme lire du Michel Onfray, clamer ses paroles en évangile, se dire que ce mec a raison. Mais c'est faux, ce mec a raison de rien, c'est de la culture pour les cochons, les idiots filent dans le mur. Mais c'est pas grave, j'en ai marre d'expliquer. Tiens, c'est ce livre que j'ai lu de lui, ah puis j'ai ça aussi de lui. Bon ça va p'tete nourrir le feu. A ce stade-là je m'en fous de tout, ma dépression me fait grossir, je trouve les mots des autres cons ennuyeux, leur présence m'irrite, je deviens vieux. Vieux et fou. En fait ce qui me dérange c'est que je n'ai plus envie d'être dérangé.

Je veux une île loin de tout avec la poste pour me livrer des livres, une fois de temps en temps, un peu de papier et d'encre, pour dessiner et écrire, mais même avec ça je trouverai le moyen de...

me faire chier comme un con!

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