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06/07/2012

7. ouaich!


T'as vu? tu crois qu'il est où? il est là, les ailes bloquées au fond du bocal coincé dans cette chambre, il imaginait des trucs plus personnels que de faire la peinture d'une chambre pour elle, il imaginait déjà ses beaux seins noirs dans le creux de ses mains, sa bouche sur son corps, ses doigts à l'intérieur, son sexe dressé. Il imaginait peut-être aussi la récompense, ne pas être traité de la sorte, sortir enfin du rose obscène ou du gris métal qui le piège. Les murs se rapprochent, le lit devient l'ennemi à abattre, il a peur quelque part entre la normandie et le Sénégal. Maintenant il faut se dépêcher de finir car dès demain il sera en fuite comme les autres, parti loin de la diablesse qui le tire vers le bas, les ailes coincées quelques part, des chaînes aux pieds, avant que ce ne soit impossible de se téléporter en fréquence N712. Biologiquement improbable, elle a un sourire sur son visage qui impose le meurtre, on l'aime de la même manière on en vient à la détester, il le sait bien, il l'a connait, il l'a déjà tué dans ses rêves. Biologiquement il faut se faire aux idées neuves des anciennes, se dire que pendant son absence elle a mâtinée ailleurs, que la chambre n'a pas de prétexte, que la peinture c'est la seule chose auquelle il doit s'accrocher. Alors par la fenêtre la neige a cessé de tomber dans la cour de l'école maternelle. Les petits enfants ont mis le dimanche sur pause, les cigarettes se consumment toutes seules dans les cendriers, la télévision endort, le diable veille le crétin abandonné dans le froid, les anges emportent les endormis sur les bancs, les feuilles des arbres ne tiennent plus, même avec de la superglu, le ciel est gris, oui, tout est mort en ce dimanche calme, même lui il dit mourir pour mieux renaître, alors attendons le printemps, quand les corps sortiront des caves de sous la terre, du ventre maternel en éclaté afin de mieux en ressortir, victorieux, et ces corps nouveaux clameront la force, la joie, l'amour, et le lait, s'il en reste encore.

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