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04/07/2012

18. les enfoirés du nouvel an


Tu as dû rentrer, à regret, afin de reprendre le cours de ton existence pathétique. L’été est fini, tu le vois aux travaux qui parsèment le décor, de Cluses jusqu’en Suisse t’as l’impression qu’on repasse un coup de peinture sur un décor en carton-pâte. Puis tu râles, avec le souvenir qu’à une époque il te fallait dix minutes environ pour aller du bowling à la frontière sans passer par six putains de feux rouges. En plus c’est encore l’époque où certains restent en vacances, Septembre, des vieux pour la plupart qui roulent à deux à l’heure en écoutant nostalgie à fond les ballons pour se souvenir de leur folle jeunesse de papa sur maman. « on m’avait dit qu’il faisait moche! » penses-tu douloureusement en tirant sur ta Benson Gold. L’autre devant se déchaîne dans son camping-car, il te scande les paroles du tout dernier album de Sardou sans omettre la chorégraphie, c’est plutôt cool quand ça se passe pas en plein milieu de la route. En le doublant tu découvres un véritable cliché du cinquantenaire bedonnant avec son bob d’une marque de pastis qu’il ne faut pas nommer sans le copyright.Après le retour, la longue convalescence du bitume qu'on a maltraité des années durant. Les nouvelles banques ouvertes, ce qui a changé en ville, c'est-à-dire rien. Les nouvelles conneries du maire, les petites vieilles sur le marché commentant au kilo le prix de la saucisse de Francfort. Le monde tourne toujours dans le même sens et rien n'est véritablement neuf. Pas de quoi fouetter un chat.
Pendant ce temps-là on galope dans les couloirs de l’assemblée générale en hurlant démission, tout le monde s’en fout. Le prix de la vie a encore augmenté, quelque pourcentage du budget de la pub suffirait à réduire la fin dans le monde, tu consommes trop de CO2 et tu fumes comme un pompier pour donner raison aux industries pharmaceutiques qui cette année ont remportées pas mal de tournoi de golf.Les glaçons tournent dans ton black russian que tu ne boiras plus au devant de tes lunettes noires, te voilant en terrasse, le monde tourne toujours et il fait beau, apparement c’est la seule chose qui compte avec elle.

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