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06/07/2012

9. mes morts sont diurnes, mes morts sont de moi


Je suis rentré le visage défait, mon corps brisé, éreinté, comme au lendemain d'un match de boxe. Mes mains saignent, certains doigts ne peuvent plus se refermer. J'ai mal au dos, plié dans tous les sens, la douleur ne passe pas. Comme cette fichue pression sous la plante de mes pieds, je me dis que je suis mort en m'allongeant, mais ce n'est que la pause. Il faudra bien y retourner, je n'ai pas le choix. Je suis quasiment fini. Je n'ai plus d'argent, je suis dans l'obligation, et pourtant ils disent tous qu'ils m'aiment. C'est étrange cet esclavagisme passif, j'en attend un autre qui rendra corporellement ma prison bien différente, je me dis que je fais ça pour l'argent, que je meurs pour la bonne cause, mais il n'y a plus de bonne cause de nos jours, un petit monsieur diminue nos emplois, nous fait travailler plus, je fais ainsi le boulot de deux hommes, quelle belle vie! Maintenant je comprends les deux jours de congé le week-end. C'est si bon d'être en congé, je pense alors, ça ressucite un homme, ça le reprépare à affronter d'autres démons par la suite, car il faudra bien retourner au turbin. Bien que le visage de l'une d'entre elles soit celui d'un ange dans une éprouvette, tu veux l'oublier, elle te blesse déjà, tu ne l'auras jamais, tu fuis loin d'elle, tu penses déjà à la fin, quand tu partiras honteusement, quand seras-tu digne un jour d'être un homme, un vrai?

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