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06/07/2012

5/7. Jonathan Trigell, jeux d'enfants, ou Boy-A, c'est selon...



Alors il s’absorba dans le livre, raturant les références au Seigneur et inscrivant laborieusement son nom au-dessus. Il ne croyait pas en Dieu. Son frère avait affirmé qu’Il n’existait pas où B implorait Son aide. Et l’absence de réponse à ses prières semblait prouver les dires fraternels. Peut-être subsistait-il cependant un semblant de foi en lui, car, sinon, qui aurait-il cherché à offenser avec son feutre noir Berrol serré entre ses doigts? Peut-être ressentait-il lui aussi cette exaltation qui affolait le cœur. Le pouvoir de son propre abandon. Une parcelle du grand frisson qu’avait dû éprouver le tout premier rebelle. Ou peut-être voulait-il juste provoquer Dieu pour l’amener à se montrer.
[...]
Or les noms ont un pouvoir, Zed le sait bien. Les juifs évitent de prononcer le nom de « Yahvé » tant ils le craignent. Pour contrôler un démon, il suffit de connaître son véritable nom, mais à la moindre erreur, il vous taille en pièces. Les fantômes ont des noms: répétez « Candyman » devant le miroir et il apparaîtra. Les mythes également: dites « Rumpelstiltskin » et le lutin s’en va. Et si par hasard vous découvrez le nom d’un monstre, même un de ceux qui cachent leur laideur à l’intérieur, eh bien, il peut vous apporter des richesses inespérées.

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