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16/03/2010

354. cigarette russe numéro 3


Ah oui, tu le savais bien que tout ceci était faux.

J'aime toujours à reculons, mais j'ai tout fait pour que tu ne m'aimes plus. Je vis dans la détresse de ma solitude artificielle. Je t'ai jeté loin de mon corps, voilà que je te pleure. Avais-je le droit de te dire que je t'ai connu dans un café à l'heure où les gens digèrent?

Je suis tombé amoureux de vous dès l'instant où vous m'avez quitté.

Je ne sais plus très bien où j'en suis alors, laisse-moi raconter le début et la fin de notre histoire inachevée. C'était les mèches de tes cheveux frisés par-dessus la table, tes seins qui voulaient jallir de ta chemise, le regard d'infante que tu balançais en même temps entre la note et la bise. Le début d'une fin.

J'ai volé ton corps un soir quelque part. J'ai attendu que les enfants s'en aillent. Je me suis servi de toi. Trois petites notes de musique. Voilà déjà le printemps, ça sent le réchauffé tout ça. Finalement ne reste de toi qu'un souvenir et des larmes. J'ai fait la même chose. Je revois ton corps nu, j'imagine ton sourire la nuit en larmes, je sens tes odeurs sur l'oreiller, j'ai encore des miettes de tes cigarettes russes coincées dans les cheveux...


Mais le soleil se lève. Il se peut que demain je survive d'être le connard de votre coeur.
Je sais que toutes les femmes valent dix comme moi (même si je ne suis pas sûr de trouver dix fous comme moi) c'est pourquoi j'ai repris ton dessin. Je suis reparti dans le bon sens ce coup-ci. j'ai refait l'orientation de ton corps, j'ai changé le décor. Te voici victorieuse sortant des ombres de l'enfer (où est-ce mes ombres personnelles?) le regard portant au combat. Que vous êtes si belle entre les doigts des autres...
Bientôt ce tableau sera achevé complètement puisque votre corps saignera.

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