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16/03/2010

357. ce qui me faisait rire n'a plus lieu d'être


Le matin. Premiers rayons du soleil.
Une femme dans mon lit. Oubli.

Elle s'appelle Emilie. Je crois. Je ne sais plus.

Les rayons percent tout. Chaleur.

J'oblique contre la fenêtre, nu.


Je me souviens d'un temps qu'on remplissait de nos souvenirs merveilleux. A cet époque-là je n'étais pas encore devenu un vampire. La première fois que je l'ai vu il a changé ma vie, il a fait de moi ce que je suis aujourd'hui, il m'a changé pour me faire devenir lui sans oser me toucher.
Quelle force alors.


Je lis Nadja le long d'un ruisseau, la neige qui fond, le soleil qui domine l'ensemble du pays. J'entends le bruit de l'eau, je n'ai ni froid ni chaud. Tout est parfait et pourtant...
Emilie qui me surprend, elle m'embrasse, l'autre qui meurt tout doucement dans un coin que je tente d'écraser. Pourtant je sais bien que...


Nadja.


J'écoute un peu de Fersen, le chat qui gambade dans l'appartement au petit matin. Les heures qui semblent absorber le temps même. Les heures qu'on donne à la mélancolie de l'être, celle qu'il ne faut pas. Domination du moment. J'attends sans aucune patience, c'est le premier jour aujourd'hui de ma nouvelle peau, de mon nouveau visage. Je comprends finalement que la fonte a bien pris. Que le temps coule, que le temps passe, qu'en-bas tout s'agite. Dans ce grand déversoir me voici face aux démons internes, je les comprend désormais. Bientôt alors elle se réveillera en pensant à la veille quand j'étais au bord de la fonte des neiges car plus rien ne sera comme avant. J'ai changé.


Nadja-Emilie.


Il me fallait un nom de guerre, j'ai choisi le mien. J'ai capturé le visage de mon ancêtre, je l'ai placé sur le mien. J'ai paradé dans la ville et tout le monde a cru que c'était la fin. C'était vrai: les morts revenaient à la vie.


Et S. rigole sûrement dans son coin.

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