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16/03/2010

355. cigarette russe numéro 2


J'ai délaissé la peinture pour toi, sais-tu comment je me suis déconstruit au fond de ton ventre? J'avais créé un dessin qui se voulait preuve d'originalité, tous les jours je le déconstruisais au fur à mesure de mes envies de mass-destructions.




C'était une femme à la couleur étrange, cadavérique, une petite mort d'amoureuse retransie qui se foutait de tout. Je me suis amusé à virer la couleur de là d'un coup d'éponge. Il n'y avait plus que le sang des encres. C'est beau un dessin qui pleure parcequ'il ne veut pas mourir. Ton visage c'était le sien, celui des jours de fête, celui que je n'aimais pas car il cachait le réel. Vois-tu comment je suis redevenu fier de moi? J'ai eu ce que je voulais, je me suis joué de toi, en parfait connard je détruis maintenant la relation, ce lien invincible qui peut parfois exister entre l'élève et le maître, entre le dominant et le dominé, ou plus simplement entre le modèle et le peintre. Je ne garde même pas de toi ton portrait. Tu refuses, tu pleures, la coupe est pleine.
Pourtant tu veux que le corps exulte à ta manière, tu me rejettes bien loin de ton ventre. Je vois tes mains se pencher lentement sur les miennes, elles cherchent à me saisir, moi si jeune, redevenu vulnérable et capricieux. J'ai détruis une relation ce soir. J'ai détruis un piano également.

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