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03/03/2010

363. à la jetée des instants


Ne me dis rien j'ai pas envie.
Laisse-moi errer dans ces petites rues à attendre la fonte des glaciers. Je me sens perdue. Je me suis laissée emporter par les flots qui n'existent pas. Prendre un café chez Denis, attendre en voyant la fumée s'envoler du chaud. Se laisser happer par la tasse. Ne plus sourire.
J'imaginais déjà les grandes envolées lyriques, je pensais que tu allais me rattraper entre tes doigts trop fort.

Par la suite je suis partie zoner, j'attendais l'envol. Une chanson me faisait du mal, j'avais envie de pleurer mais je me suis retenue. C'était beau cette vulgarité insoupçonnée, on entendait des violons assassins au travers de la voix, c'était magistral et j'étais là plantée comme une conne. Je voulais que le monde s'arrête de tourner juste un instant.
Le silence des rues est aussi le silence de mon âme.

Je n'avais pas de raison à tout cela, aucune à te donner. Je voulais que le temps s'en aille, que les nuages meurent, que le ciel tombe, que tu t'évanouisses loin de moi. J'ai réussi tant bien que mal, te voilà entrain de te détruire dans les bars à la tombée de la nuit.

Je t'ai écrit quelques lignes à l'envolée sur la vitre d'un bus. Il passait devant chez toi, mais sauras-tu deviner les signes avant-coureur? Je t'ai écrit aussi quelques lignes dans un cahier jauni par la boue. Dans mes chaussures. Dans mes culottes. Dans mon coeur.
J'ai attendu l'inattendu de toi, que voulais-je donc faire, je n'allais pas rester là, toutes les villes se meurent. Il ne me faut pas fuir, mais rester pour prouver aux autres que je suis encore en vie. Je vais prouver au monde que la haine qui m'habite remplacera la mélancolie du moment. Je vais leur prouver, à tous, que je suis digne de devenir une âme forte.

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