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04/03/2010

360. dead off; les portes se dessinent jusque dans les enfers


mais pourquoi tes histoires du moment tournent-elles autour de la mort?

- Sans doute qu'à l'heure de toutes les fins, je reviens égocentriquement parlant à en vouloir encore plus la mienne. C'est un dénouement que parfois j'ai hâte de connaître.


Après les grandes salles italiennes, au-delà des racines noueuses de l'arbre de la vie, après les portes à demi-closes de la mort au loquet doré, traverser le fleuve torturé des âmes pour venir à lui. Voici donc la grande faucheuse, sa gueule d'éternité, clope au bec entre toutes les rides qu'elle entretient lassivement (je pense que les soirs d'ennui elle doit les compter).

Cet enfoiré m'offre une cannette, pas la mort, l'autre:


"Je le savais.

- Oui, moi aussi.

- On en vient tous ici de toute façon.

- Je sais.

-Alors dit-moi frangin, raconte-moi ton sourire."


J'ai laissé des énigmes derrière moi, je m'en vais ravi, la mort a su me prendre, mais pas les autres. Les vivants n'ont jamais compris. Ils ne comprendront jamais. Pas un seul homme n'a su me comprendre. Pas un seul n'aura eu l'audace d'approfondir le sujet. Je suis parti en laissant derrière moi une énigme puissante et efficace. Personne ne me résolvera. Je suis mort en héros ou en connard, peu importe du point de vue. Je suis ici à présent au carrefour des âmes.


"Ma pauvre mère est en lessive. Mon diable de père boit pour oublier sa solitude, comme je le comprends! Mon frère se replie sur lui-même. Je l'imagine en position foetale. Quelques rares amis auront compris, ce seront eux les plus touchés sans qu'ils puissent réparer ce trou au fond de leur coeur. Ils auront compris alors qu'ils étaient à deux doigts d'avoir touchés la solution. Ils maudiront les quelques femmes que je porte ici et là. Bien des énigmes nouvelles se creuseront je pense, le temps rouvrira les plaies de l'incompréhension ou de ma disparition. Mais les plus touchés m'éviteront, ils m'oublieront. Le petit comité s'amenuisera au fil des ans jusqu'à ce que je devienne une ombre au tableau qu'il faut balayer à tout prix. C'est ainsi. Voilà la vie."


Et ce que je pouvais écrire pouvait bien être de toutes les couleurs, de tous les goûts, je m'en foutais bien. Je n'écrivais plus ce que j'avais sur le coeur depuis longtemps. J'écrivais en guise de testament les rares mots bout à bout qui pouvaient encore me faire sourire. Tout était dans le cynisme et la connaissance. Si tu ne traverses pas la rivière des âmes en ma compagnie tu ne comprendras jamais. Voilà le plus court résumé qu'on puisse faire d'une mort.

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