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29/07/2010

253. one more time


Illustration. Un livre ouvert à la page quarante-et-une dans un cendrier. Dans le cendrier quelques cendres de la clope qui se trouve quasiment entière dans la poubelle avec le paquet que j’ai jeté de rage. Un reste d’assiette aussi, de l’engueulade d’hier soir quand tu m’as dis……… les autres morceaux de l’assiette est toujours sur la table, à côté une tasse à café de ce matin, levé après une nuit blanche sans rêve. Café à peine consommé, froid, glacé à l’image de ma sueur. La machine à café posée sur le haut du frigo. Je ne suis pas éternel. Je m’attends à l’électrocution quand mon regard remonte le long du câble dénudé, résultat d’une crise de nerf trop importante, je cherchais à quoi me rattacher, c’était le fil de la machine, faisant dégouliner l’eau, glisser l’assiette, je l’ai ramassée, j’ai posé quelques morceaux sur la table, j’ai tenté de fumer, tu m’as énervé, j’ai voulu continuer de vivre plutôt que de te donner la satisfaction de mourir salope. Puis je me suis assis sur le lit, j’ai pété un ressort qui a bondi dans l’ampoule, elle s’est brisée en mille éclat sur le sol, au milieu des livres, sur mon oreiller. Le sang a maculé une bonne partie de la pièce, j’ai voulu me lever dans la nuit pour éponger, l’éponge était dégueulasse, j’ai couru à la salle de bain prendre une serviette, j’ai glissé en évitant le verre, j’ai cogné le porte-serviette, de rage j’ai explosé le lavabo, en tentant de me calmer je me suis assis sur la lunette des toilettes qui m’a précipité dans la cuvette bien plus profondément qu’à l’accoutumée. Je me suis lavé le cul, le corps plein de sang et tout ce qui suivait dans la douche, l’eau s’est retrouvée coupée car je n’avais pas payé la facture, sans eau chaude j’ai continué à me rincer avec ce mince filet qui coulait. J’ai retrouvé une sorte de réconfort, quand j’ai voulu changer de vêtements, la porte me resta dans les mains, j’avais oublié aussi de changer cette foutue porte qui ne marchait jamais. J’ai déplacé mon matelas au milieu de la pièce, matelas qui se retrouva éventré au petit matin lors du terrible constat de la veille: je l’avais posé sur le verre de l’ampoule, et comme un ressort du lit manquait… Mais j’avais posé la porte en travers du lit pour ne pas qu’elle me fasse chier. Innocemment je suis parti me laver une nouvelle fois pendant que mon café refroidissait, j’avais de nouveau plein de sang de partout car un bout de verre s’était coincé dans mes draps. Je suis sorti de la douche, le mince filet d’eau avait suffi à me rincer mais aussi tremper le sol. J’ai glissé, je me suis cogné la tête fortement contre le miroir du lavabo cassé, j’ai voulu me rattraper sur le porte-serviette qui, déjà cassé, transperça ma main. Je n’avais plus de quoi faire un bandage alors un vieux t-shirt allait faire l’affaire, j’ai tenté d’ouvrir la porte du placard un peu à l’aveuglette malgré moi, je me suis étalé de tout mon saoul dans le placard, une étagère a dû me casser une côte au passage j’avais un mal de chien partout. Au final je me suis pris les pieds dans le matelas qui était toujours par terre, j’ai donné un coup de pied dedans pour me venger et c’est la porte qui tomba sur le mien, de pied. J’ai hurlé de plus belle, j’ai foutu la main sur le débris d’assiette sur la table hurlant encore. Mon café était trop froid, j’ai voulu en faire un autre, je me suis électrocuté car je ne voyais plus grand-chose et que je ne contrôlais plus rien. J’ai sauté par la fenêtre, je suis tombé d’un étage sur ma voisine qui par hasard se faisait livrer des barrières métalliques d’un style plus que douteux abrégeant ainsi ma vie.
Je sais maintenant que tout a un sens: je n’habiterai plus jamais dans un studio mal conçu. Qu’on me donne une chambre dans mon paradis, je l’examinerai avec soin. Et si un connard d’ange vient me dire que t’es dans le coin, toi, je lui dirai……….

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