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13/07/2010

269. puisqu'il ne me reste que les vieilles pierres


un beau jour il est revenu. Pantalon noir veste en cuir, sa chemise rouge développant ses muscles son sourire d'acier. Il avait tout pour lui, la vie le courage et les femmes mais crevait de trouille en se retrouvant seul. Les destins se sont brisés dans un accident sur la route pour l'Alabama, il venait de se rendre compte qu'en fin de compte il n'y avait rien d'intéressant, que sa vie était terne, que la vieille femme dans son lit au corps ferme ne le faisait plus bander, que même son scotch avait un goût plat de vieille eau éventée.

Il se laissa un temps tenté par d'autres alcools, revint soûl de toutes les fêtes, des orgies planétaires ou chaque soir il était le marquis d'une autre. Son sourire se dessinant de plus en plus petit sur son visage, il fini par disparaitre complètement. Cet organe buccal n'avala plus rien de solide, après, plus rien de liquide. C'était la fin. La longue descente vers la sècheresse, son corps changeant en pierre, sa peau s'effritant quand il se rasait le matin.

Un jour ça commença aux premiers rayons du soleil, la vision du gris partout, l'impossibilité de changer, les personnes passant devant, commentant: voici la statue d'un homme trouvée dans une maison faite de vent, de mensonges et de faux-espoirs. Contemplez la pierre, ces yeux, on l'a croirait vivre!

La panique l'avait pris, il tenta de cligner des paupières mais rien ne se passa.
Alors il ferma les yeux du mieux qu'il put puis s'endormi.

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