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27/10/2009

464. réceptacle grandiose pour vos "et moi"


Que parfois faut-il pour rester en vie? Je ne le savais pas, sur des longues autoroutes j'ai attendu qu'on trompe la mort, qu'il me fallait encore défier les auto-tamponneuses et apprendre. Oui, apprendre à en rire, tel l'oiseau dans la merde, apprendre à en vivre, tel l'oiseau blessé.
Qui parfois nous faut-il? On traverse les fantômes de la vie, on s'éprend des étreintes frauduleuses qui interfèrent avec nos solitudes matrimoniales. On a envie de se pendre au chevet d'une quelconque, on a envie d'aimer toutes les putains de la rade...

Et puis le sentiment coule, on attend. Les heures corrompent nos chimériques errances. On invente la femme parfaite, celle qui nous faut. La code Lisa numéro 128 bis. On pense l'aimer, pourquoi ne faudrait-il pas? Elle a les jambes interminables et les nibards d'une star du X! A l'envers son nom résonne avec satan et elle te poignarde dans ton lit. Mais on ne se trompe pas, on apprend à aimer quand on ne cherche pas, quand on attend la perle qui navigue au bord de l'eau. Elle vient à toi tout doucement, ne laisse pas échapper cette chance.

"Salut toi, comment ça va?
-Bien et toi, amour?"

Après ta peur, tout va très vite. Tu ressens.
N'est-ce pas elle qui te parle de ses mains glacées? Tu t'empresses de vouloir les réchauffer. Son sourire s'ouvre, c'est le plus beau royaume inventé. Les mots qu'elle place alors sous ses doigts sont remplis de bonnes promesses, c'est peut-être faux, même si au fond de toi tu sais bien que non. Tu lis les mots tracés à même le sol. Je t'aime. Chou. Elle confine l'univers dans tout ce qu'elle est, tout ce qu'elle représente; et Gaspard peut bien aller se faire cuire des haricots, tu frétilles d'impatience, tu te demandes qu'est-ce qu'elle va t'inventer.
Alors tu lui écris directement pour la première fois de ta vie, sans détour, en te moquant du style et des effets, et tu écris encore et toujours.

Je suis tombé amoureux d'une fille un peu plus petite que moi au sourire large. Elle est parfois féroce, son humour est celui d'un capitaine de navire, je m'amuse des gestes pateauds autant que de ses blagues. Elle peut devenir méchante et cruelle, elle a l'intélligence redoutable des plus grands cerveaux de la planète. Je sais qu'un jour elle me dépassera en taille, pas en cm mais en tout autre chose. Les mots alors sous ses doigts sont magiques, ils me transportent ailleurs, sous un cerisier simpliste dans un champ ensoleillé avec elle. Je suis assis contre le cerisier, elle est allongée sur moi, ma main caresse doucement sa robe, je m'amuse avec un rien. Je regarde sa beauté, à mes yeux la plus belle. Elle n'aime pas que je lui dise cela, que je la juge parfaite, alors je m'amuse à lui redire pour l'embêter. A nous deux on a pleins de mots ridicules, des noms qui nous collent à la peau, je suis tour à tour chou, banane, amour. Que sais-je encore? Ma main dans ses cheveux à attendre qu'elle s'endorme, son sourire contre mon bras à attendre qu'elle m'embrasse, et mon corps dans le sien pour ne pas qu'elle parte, voilà le bonheur expliqué aux désenchantés de la vie. Et la planète peut bien exploser je m'en fous, on survivra!

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