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07/10/2009

474. les heures pour toujours


Moi et mon crâne rasé, phrase fausse écrite à l'envers. Disparaître de la surface de la terre pour ne plus jamais revenir. Qu'étais-je entre les doigts de Léo? J'avais juste besoin d'une histoire homosexuelle littéraire pour défendre le trouble de vivre seul. J'ai laissé dans un coin ce père obséquieux qui me matait du mauvais oeil et j'ai cherché à avancer.
On tombe, on s'écrase, quand on cherche de se grandir.
Je bloque toujours sur les mêmes livres, mon chien stupide, les apocalypses de Kirby, the dreaming...Partir ou rêver...

Un jour j'ai plié sur un drap le corps d'une femme si belle que son temple était devenu le réceptacle de ma folie. Je savais indubitablement comment ça allait se passer, en bon viking que je suis. Je me suis contenté d'avancer vers notre fin sans pouvoir rien faire en retour. J'ai attendu que les mauvaises heures viennent, je me suis détruit un peu plus au coin d'une rue. J'ai attendu de nouveau le bonheur, j'ai cherché à la détruire, elle.

Je ne sais pas pourquoi je suis si diabolique, ce n'est pas dans ma nature.
C'est un jeu que je joue sous mon crâne rasé. C'est qui veut gagner des millions en pire.
J'ai encore le goût sucré qui vire à l'amer de cette femme dans la bouche. Cette femme que j'ai couché un soir dans une chambre, quelque part tout comme nulle part à la fois. Dans la chambre il y avait Johnny Depp, Zidane je crois et quelques livres déprimés de Rice collé à un exemplaire du jour où j'ai mangé mon père.

La robe grise et verte saisie dans le temps, elle s'envole des fois, mais surtout je l'agite tel un drapeau-souvenir. La première fois tu étais sur moi, ton corps brûlant c'était l'inverse: tu étais dans le mien. J'ai pleuré des années ce que je suis toujours, non?

Les heures qui s'écoulent, des armes qu'on perd dans la nuit, des heures assassines qui meurent à leur tour. On attend la fin du monde avec patience cette année. J'ai envie d'aller à pied à travers elles, les heures trouillardes, les heures d'oubli de ma naissance, celles qu'on ajoute à sa renaissance. Se donner de l'âge en plus ou en moins c'est encore mentir sur les heures non?
La vie s'ouvre sur une scène de théâtre rue Montmartre, elle se perd dans un autre dédale, elle revient nous hanter, on a peur, on fuit, on sourit à la vie. Puis on fini par l'accepter pour ce qu'elle est. S. j'ai joué à la marelle sur ta mémoire, l'as-tu senti? J'ai effacé des cases en sautant à pieds joints dessus, j'écoutais Demis Roussos et je chantais "rain and tears" version rock.
J'ai arrêté de chanter pendant quelques heures...

Chut...

C'étaient enfin des heures de bonheur sous mon crâne rasé, le sourire que j'avais devant ses messages, ma barbe en perdait ses poils. Je n'étais plus mon ombre, j'étais un peu plus moi-même tout en me méfiant quand même de certaines heures qui cherchent toujours à nous attraper pour mieux nous digérer.

On appelle ça des heures sombres non?

J'men fous, je les ai eu mes larmes d'heures en heures de bonheur, bien trop courtes mais suffisantes pour le moment face à l'Adversaire.

Et S., je comprends tous les jours ce que tu n'es pas pour moi.

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