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23/11/2009

448. "il avait tant d'humilité qu'il pouvait se mettre en dessous de tous, mais non pas se mettre à l'égal de quelqu'un" les fiancés de Manzoni



J'aime bien voir John dans cet état, la mèche rebelle qu'il replace sur son front en souriant, une jambe prenant appui sur la chaise et debout il pose alors le livre sur cette même jambe pour gueuler dans la salle:





"Il se leva et alla boire du vin dans une jarre. Il se tenait debout, la tête renversée en arrière, et Ann regardait la manche de sa chemise. Vide. Sans doute était-il plus attaché au bras qui était parti qu'à celui qui restait.


- Vous étiez déjà contre Franco, ensuite contre Hitler, et maintenant contre Staline. Est-ce que ce n'est pas...démesuré?


- Oui, je manque de moi-même. J'ai toujours eu beaucoup de mal à me présenter aux guichets de la vie et lui dire: je voudrais ouvrir un compte personnel. Mais cette fois...


Il revint s'agenouiller auprès d'elle: de toutes les façons de bâtir, le cri de la femme aimée ira toujours porter plus haut que les cathédrales la gratitude et la piété d'être un homme.


- Je voudrais vivre sans fin au zénith de ta voix, comme ces balles à la pointe extrême du jet d'eau qui ne retombe jamais. Pourquoi ris-tu?


- Parce que c'est assez drôle, cette façon de bâtir un monde meilleur, dit-elle."





Il annonça ensuite le chapitre XII mais je n'étais plus dans la même pièce, corps et esprit se rejoignaient, on chassait les mouches dans la salle de bal sans faire de traces sur le tapis. Nadège avait envie de danser. J'étais là, assis dans un coin de cette grande salle drapée et les mots de Romain Gary dans les clowns lyriques m'avait bousculé. J'ai pris mon téléphone, j'ai composé le numéro étroit d'un inconnu pour lui annoncer que ce soir je venais de mourir également d'intelligence dans les règles de l'art.
(P.s. photo issue du blog de Boulet.org)

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