Pages

02/11/2009

460. the only living prince in the world


Il est lieu où la beauté se mêle au monde dans une unification improbable. La chance de l'oeil avisé appelera ça beauté terrifiante. On a vu au volant d'une lupo de ces ouragans qui déposent les feuilles mortes en bouillie orange et jaune sur les bords des routes trempées. Tel le tapis qu'on déroule pour les grandes arrivées. Plus haut la neige dévaste la montagne, gagne du terrain. Le vert clair du printemps s'est changé en vert cul de bouteille. On prend les pinceaux pour croquer les dernières touches de couleur qui s'effondrent par endroits. Un glacier s'écroule. Le roc apparait, plus clairement souligné par la glace. Les oiseaux s'en sont allés. Aurevoir, les oiseaux. Ils reviendront. Dans les rues quelques silhouettes pressent le pas, bardés de noirs, habillés lourd sur pattes. Il règne dans l'air cette crainte de la nuit qui va tomber. Cette peur qui nous prend au tripes, ancestrales. Il faut du temps pour s'habituer à la nuit de 17h30, au mystère dont le sombre recèle. Quelques fantômes de l'âge de glace, quelques disparus en montagne qu'on a fait exprès d'échouer ici et là sans jamais retrouver les corps. On ne veut plus chercher, les cadavres en montagne c'est comme les amoureux, ça se ramasse à la pelle et puis on oublie on oublie. Je crois que des chimériques ombres font bien gaffe de prendre la forme des corps qu'on a connu dans les livres. Big foot est dans le coin, transformé en arbre qui s'agite. Les loups traversent les frontières, plus loin il y a passage de drogues obligatoire. Un vieux chimpanzé dans un zoo à qui plus personne n'apprend à faire la grimace se resserre sur lui-même. Le temps demeure incertain. Le soleil peut ressurgir d'un instant à l'autre. On en a vu de ces magnifiques astres qui éclairaient la nuit. Tout est possible. Rien ne se défait, tout se refait.

Un vieux junky prend sa dose à la librairie du coin, livres d'art sous la main, il retourne à sa voiture satisfait. La clope au bec il chantonne ce vieux Simon and Garfunkel qu'il a dans la tête depuis ce matin. Ca veut pas sortir, il faudra essayer la dévisseuse juste pour voir. La voiture sort du parking, sans un son à l'intérieur duu véhicule. Un assistant clap la dernière scène. Maintenant il ne reste plus qu'à coller le générique. On débranche le décor, on enlève tous nos masques. Quoi? Vous ne m'aviez pas pas reconnu dans le rôle de..? On enlève nos oripeaux hivernaux, vieilles chaussettes épaisses. Il fait si chaud sous ce magnifique ciel bleu. N. veut que je lui passe de la crème solaire sur tout le corps. Le réalisateur attrape sa planche et court se faire une vague, la mer est agitée, sublime, la houle déferle, sortie tout droit de l'enfer. Il fait beau, un peu de vent tout de même. Torse nu je m'agite, un coca à la main, à rejoindre la chambre de mademoiselle N. pour la nomination des Oscars. Oscar Wilde. Wild Cats. Cats cats cats... Tout s'agite dans mon crâne. Torse nu j'erre dans la maison, les lunettes de soleil sur le pif. J'attends le signal de la chambre qui me dira que...qui me dira quand...

En face de moi la mer qu'on voit danser...

Le bruit des vagues...

Le chant des mouettes...

Et la mer s'en est allée...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

overdose(s)