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09/11/2009

454. l'âme en déroute


Je me souviens, la neige qui tombe mélangée à la pluie. Déjà le blanc avait viré dans la journée, tout semblait fondre. Ce soir-là j'ai pris ma voiture énervé, pas encore de pneus-neiges. Rouler à fond jusqu'au rond-point, tourner à gauche, continuer jusqu'à l'autre rond-point puis tout droit. Au croisement, prendre la première à droite, braver le panneau qui dit qu'à cent mètres tout finit pour cause de travaux. Au-delà, y'a encore cette toute petite route, la voiture prend toute la place, pourtant elle est à deux voies. Au stop continuer tout droit, ignorer la puie qui cingle ton pare-brise, remettre Bashung en boucle sur ton poste. Même chanson. Continuer jusqu'au deuxième stop, tourner à gauche dans la petite descente. Le fleuve qui passe au-dessous du pont, tu t'immobilises un instant pour voir les remous de cette eau glacée, imperturbable, qui élève tout autour de ton véhicule un brouillard lugubre. Te souviens-tu plus jeune t'être arrêté sur ce pont, avoir jugé l'eau d'une manière radicale pour te noigner dedans? Tu as renoncé bien sûr, mais une parcelle de toi se trouve encore dans ces eaux à cet endroit. Elle est bien fichée dans la vase, entre les rochers, sous l'eau grise-marron-noir. Flots, remous, vaguelettes à l'âme, tu as sauté dans ton phantasme je ne t'en veux pas ancien-moi. Il faut continuer, tu vois dans la lumière de tes phares cette pluie-neige qui tombe, elle inonde le sol. Les néons dans leur lumière orangée-prune volent tout autour, après le stop tourner à gauche puis prendre la première à droite immédiatement. Remonter la rue sans t'arrêter devant l'écriteau qui hurle sur ce sol baigné de froid "nous n'avons fait que fuir". L'hôpital en face qui ne sert plus à rien, les locaux décrépissent, tu tournes à droite près de la fontaine. Tout droit jusqu'à la bibliothèque. Se garer devant, être revenu là où ça a commencé avec la même musique. Couper le contact, éteindre les feux. Ecouter les dernières paroles. Je lève les yeux du côté de ma fenêtre, les étincelles du ciel tombent de part en part, c'est beau à la lumière de ce reverbère, il manque plus qu'un piano pour se croire dans un film noir de Jacques Audiard. J'enlève la clé à la dernière note, j'ai froid, je referme ma veste, je regarde en l'air. Il ne se passe rien.

1 commentaire:

  1. Mademoiselle N. =)22:40

    Je sais que souvent je ne suis pas à la hauteur ou prèsente. & Je sais aussi que je ne peux m'en prendre qu'à moi, foutu mani. Oui, je m'en rend compte. Il y a toujours ce moment où seul mon quotidien existeplus ou moins. Parfois tout me lasse, je renonce face à la charge que la vie dèpose sur mon dos. Je n'oublie rien, je me trouve une bonne excuse pour justifier mes actes. Mais au final, je sais que t'en souffre et ça petit coeur je ne le veux pas. Puisque ma vie est tienne où plutôt que la vie est notre. Rien , tu entends?, rien ne dèplacera la place infinie que tu as ds mon coeur.
    Je devrais me confier oui peut-être. Et si je ne me rens pas compte qu'il se passe quelque chose à raconter? Je te rassure je n'ai rien de plus à raconter qu'une vie qui se mène en battant des ailes et parfois en tombant dans l'eau mais la petite libellule sans sort e poussant sur le fond.
    Je te laisse amor,
    Je file à tire d'aile =)
    Bisous I love You Man
    Celle qui sait très bien xD

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