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01/11/2009

462. la tête dans les choux le pied droit dans le souvenir des mines fantômatiques perpétuelles



Le monde est fou c'est certain. Chemise brune et crâne qui repousse. Barbe nouvelle. Je m'acclimate à l'amour au moment où vous mettez les vôtres en terre à nouveau (dans certains pays on ressort de terre les morts pour les laver). Je n'ai pas vraiment de mort à aller visiter, je n'y crois pas trop, et puis je suis mon propre mort parfois. Malgré tout personne ne vient fleurir ma tombe. Alors je bouge, j'essaye de sourire aux autres. Hé, je suis là, non? ah bon...

Quand elle elle me parle je me nargue moi-même, du haut de ma tour diabolique je souris, je redescend de plus en plus parmi les humains. Bientôt j'achèterai des fleurs pour un rencard, bientôt elle me sortira de là mais chut, il faut juste être patient et ne pas trop taquiner les fantômes. Sortir les vieilles photos de la guerre du placard ne sert à rien. Dire "tu te souviens à quel point je l'aimais?" non plus. Avant elle il n'y à plus personne. Ni cette salope de S. ni d'autres femmes. Je suis redevenu vierge pour elle. Dédouané du passé, c'est bien beau l'oubli. Mais le jour des morts est le plus fort, trois ans plus tôt je...non rien. Il y a toujours un "je" en suspension qui flotte dans l'air. J'aimerai me soustraire de moi. Demain je vais écrire sur Gaspard, sur Basquiat, sur les autres. Continuer mon putain de roman pour être fier du mot fin dessus; moi qui me donne l'impression de ne jamais terminer quoi que ce soit. Non mademoiselle S. je n'ai pas fini avec toi, mais j'oublie, tu vois, je crois que je l'aime plus que tout, et que toi tu n'est qu'un fantôme sorti du placard qui jamais ne lis, qui jamais n'écoute, qui jamais ne pleure sincèrement.

Avec elle c'est différent. Je te l'ai dit. Il n'y a plus d'avant alors cesse de me hanter, va t'en loin de moi même si c'est déjà fait pour ton corps. Va t'en loin de moi, laisse-moi avec celle que j'aime et qui m'aime éperdumment, je te signale mon bonheur comme je le crache à la face du monde pour le narguer constamment. A trop vouloir irriter les anges ils ont fini par me redonner la vue que je voulais, il m'ont rendu ce rictus infâme que je ne supporte qu'en face d'elle. Et dans mon goût de la vie -je n'ai jamais eu peur de la mort, tu le sais, mais je veux que ça se sache dans cette parenthèse- je veux encore apprendre les mélopées flamboyantes du désir, celles qui ne peuvent m'interdire les caresses douces. Retenir ma tête hors de l'eau pour cette danse, cette brulure au 25ème degré. Les flammes qui reviennent caresser ma joue, mon sexe, mon corps tout entier à l'envers à l'endroit. Elle vont et viennent de moi dans moi sur moi tout autour. Tu le vois mon sourire? C'est une vengeance sur la vie.


Il n'y a plus rien à fêter désormais et je n'ai rien bu. Ma gorge n'est pas sèche pour autant, mon esprit a faim de nouvelles luttes, mes doigts parcourent encore, bien plus loin, bien plus profondément que toi encore. Je suis sur son sourire, suspendu à ses lèvres, que ça te gêne ou non. Je ne te souhaite pas le malheur, juste de vivre aussi heureux que moi, le sais-tu que pour toi ça te semble impossible? le sais-tu que je suis au courant? Que la vie n'est plus derrière mais oui, devant. C'est ainsi pour les gagnants de l'univers, et les têtes blondes peuvent bien venir, ma maison du bout du monde sera assez grande. Que les âmes en déroute viennent se recueillir sur le pas de ma porte -j'étais comme eux, après tout, avant- j'ai toujours un frigo bien rempli pour ses grand naufragés. Pour toi aussi il y aura toujours de la place dans ma maison, mais pas dans ma couche. C'est le berceau des anges, mais vous qui lisez ceci ne soyez pas jaloux, et n'oubliez pas de ne rien dire. C'est un secret entre moi, elle et vous, d'accord?
Je n'arrête plus de vivre.

1 commentaire:

  1. Chut c'est secret!!! =) Je t'aime amour.. èperdument!

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