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10/04/2010

339. monsieur personne


J'entends encore cette chanson calme de Nirvana, le souvenir se rouvre, je m'avance au plus près de la piste de danse qui semble quasiment en suspend, en retrait du monde, coupé de tout, et l'on peut bien annoncé la fin du monde à côté que ça ne changerait rien.
Des ballons suspendus au plafond, de toutes les couleurs, tombent parfois parmi les couples réunis, enlacés, qui tourbillonnent au devant, les ballons tombent parfois sur le buffet du fond, sur une tête, sur un Renaud de circonstance.

What girl, what girl, don't lieeee.

Nous nous embrassions dans la fumée, dans la sueur. Je tenais ses cheveux. J'avais son sourire sur mon pull, mes mains sur ses varices, elle rigolait sans arrêt. Je voulais l'a haïr plus qu'il n'en fallait.

Plus tard j'ai connu l'angoisse des réunions clandestines le soir, des dessins sur les murs, mes premiers vols que je volais pour elle allait de soi. Je m'en foutais pas mal de tout, de Rimbaud et de tout le reste. Littérature au Rabelais, vaseline dans les orifices puis petite mitraille. La fille du coupeur de joint nous faisait danser, on aimait pour la première fois à qui savait écouter correctement mais j'avais toujours un bus de retard.

Première toile, première passion, les premiers draps chargés des anges. Je couchais alors ici, ou bien là, ou encore là-bas. Jamais chez moi. Un matin je me souviens de m'être relevé de mes drogues multiples, mes yeux grands ouverts avaient dû rester tels quels dans la nuit. Je fixais étrangement le mur. Je crois que je suis mort ce matin d'un ennui profond pour la justice. Je suis mort définitivement sans procès en bonne forme. On m'a coupé la tête.

J'ai connu moi aussi la solitude, voulais-je hurler.

Mais elle n'était plus là pour m'écouter...

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