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27/01/2010

389. il y a quelque part dans la nuit une ville et Dieu sait quoi, c'est difficile à imaginer...


J'ai vu ton sourire au lendemain quand enfin tu te rhabillais lassivement, perdue de me quitter, et que mes baisers se déposaient dans ton dos. J'avais oublié ma littérature en route, mes connaissances dans la rue et ma haine dans l'escalier menant à la chambre.
Nous nous étions posés sur le lit délicatement, était-ce la force de nos baisers? je ne savais pas. On s'est déshabillés en se déchirant, étreinte difficile au demeurant, tu m'avais laissé dans le soin de me détacher d'une peau la trace d'une griffe. Je n'avais pas fait mieux, j'ai oublié une dent dans un coin de ta cuisse. On avait appelé ça l'amour, mais n'était-ce plus?
A cet instant d'unisson peu importe le monde et les guerres, on sait bien qu'alors sur le lit "autour" n'existe plus. Et ce lit pourrait voguer n'importe où de la même manière que celui de Little Nemo escalade New-York de ces grandes jambes.

J'ai planté mon corps en toi en même temps que t'implantais ton âme à l'écrase le long de la mienne. J'ai dérivé sur les océans métaphoriques de la pleinitude, le scandale mélancolique de ce moment m'importa peu. Et puis le réveil, tu étais souriante, j'étais dans ton dos, je voyais ton sourire rayonner tout autour de toi (ainsi que dans la vitre de cette chambre non-située). Tu te rhabillais lentement.


"J'ai peur.

- De?

- De notre amour si fort!"


Alors je suis sorti, nu. J'ai acheté des fleurs plus bas dans la rue avec je ne sais quel argent. Comme un automate j'ai tourné à droite. J'ai rattrapé mon chapeau sous l'arc-en-ciel des ébats. J'ai saisi des mots à l'envolée. J'ai contemplé le silence. j'ai attendu que les anges passent au feu rouge. Tout était sens-dessus sens-dessous. Et mes jeux de mots pourris ont ris de moi quand je me suis fait écrasé par les poèmes de Victor Hugo. Alors du fond de mon paradis je rêve à ce ticket invalide, j'ai beau le mâcher jusqu'à l'épuisement il revient sans cesse dans ma main. Alors je lève mon verre à Hugo: cet immense dragueur de mille femmes qui n'en aimât qu'une.

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