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26/01/2010

392. Un écrivain est un homme qui n'arrête pas d'écrire son testament


comme une envie de démence qui vous prend soudain sur l'oreiller. Vous n'avez alors plus qu'à en faire à votre tête, et votre corps défendant -je parle de celui qui ne tient pas la route- vous supplie par un livre inabordé depuis trop longtemps:


Il criait "Dieu est mort" en se bouchant les oreilles.


Mais tout le monde sait, ou devrait savoir, qu'un athlète au mieux de sa forme, c'est presque un squelette.


Je me suis fait un non.


Ecrire un peu, à la sauvette, comme on se brûle, m'aura peut-être appris à mieux parler.


Ce que nous nous reprochons généralement, c'est de n'avoir pas osé tuer. De ne pas s'être tué, aussi, par impuissance. Mais, enfin, il est bien vrai que le suicide, c'est l'impuissance où l'on se trouve de tuer trop de gens à la fois.


Il faut qu'il soit dominé pour dominer.


L'homme qui peint ne s'ennuie pas. Car tout est à peindre, à dessiner, à croquer. L'attention du peintre est perpétuellement sollicitée.


Un tableau c'est une pensée sous scellés.


Le tableau dit à l'homme: "ce que tu penses ne me regarde pas."


Que va faire le poète chez le peintre? Se rafraîchir les idées.


La poésie n'est pas exacte. Elle est juste. Et elle t'ignore.


Vivre est fatiguant. A tel point qu'on en meurt. On meurt de vivre, on n'en peut plus.


Alors, les yeux remplis du brouillard de Georges Perros, j'envoie la dernière salve de ce semblable de Michaux puis retourne me coucher:


Je crois que la poésie est une espèce de maladie, à rebours si tu veux, qui conteste plus qu'elle n'approuve, qui nous solidarise en nous retirant. C'est très simple ce que je veux dire: on ne peut pas vivre en poète.

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