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06/01/2010

408. profil bas


On cherche toujours à dompter les vieux démons mais rien n'y fait. On court contre sa nature mais elle finit par rattraper l'homme que vous êtes afin de mieux vous bouffer. Sombrer pourquoi pas, mais sombrer c'est devenir navire apeuré et ça romp une autre promesse: ne jamais baisser les bras. L'espoir alors, se sortir de cette flotte, agiter les bras de toutes ses forces pendant que les deux sont valides. Battre des pieds. C'est fou, c'est un tout, c'est un combat où chaque millimètre lâché est un saut de géant vers l'abysse. On écoute la sirène lointaine du port, celle qui guide les navires. Même elle se sent perdue au milieu de cette tempête, de l'eau salée de toute part sur la terre comme au ciel. On aimerait pouvoir la guider, elle est aveugle, elle ne sait pas où porte la voix qui appelle tellement l'écho grondant des vagues affluantes alors elle appelle. Vous lui dîtes adieu d'une main solennelle au dernier moment, et puis c'est le dernier instant. Vos yeux grands ouverts sous l'eau, le néant, plus rien. Juste quelques nageoires qui caressent lentement votre joue. le temps s'arrête, ce temps si beau qui dure une éternité, qui semble flotter une éternité tout autour et dans vous en suspension...

L'espoir salvateur vient enfin du dessus, le vieux loup de mer qui connait par coeur le mouvement de l'eau vous repêche, il vous rebricole tout ça et s'en va sans aucune fierté. il a fait ce qu'il jugeait bon sans vouloir en savoir plus, ni moins. Il accepte votre merci mais s'enfuit déjà ailleurs, lui il sait que personne ne viendra le repêcher et c'est très bien comme ça. Alors dans la nuit qui bourdonne ces galeuses promesses vous voyez cette petite embarcation qui reprend la mer, une vague et l'embarcation n'est plus. On ne sait pas si elle reviendra demain, l'ange s'en est allé. Vous êtes juste là comme un con, trempé de la tête aux pieds. La seule chose que vous vous dîtes sur le coup c'est "putain, j'ai froid!"

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