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08/01/2010

404. Babylone alone



Vivre et mourir en alternance, porter un masque, tenter sa chance. Dans le palais des grandes habitudes j'étais le roi de vos procédés mono-maniaques et tout allait bien jusqu'au jour où le fou me désigna la mauvaise porte. Quel félon était-ce là? je n'en connais point la véritable nature, au jeu de l'amour j'attendais que vienne mon tour mais le bus ne passa pas de la soirée et je dû me résoudre par la suite à rentrer à pieds. Juste suivre le chemin des papillons par devant les églises, le nouveau roi me gronda farouchement puisque j'avais perdu mon titre dans une tombola ou, une fois n'est pas coutume, je me risqua aux jeux des sentences (oui celui-là même où l'on ne fait que perdre). Juste suivre le chemin pavé de bonnes intentions, les résolutions illuminaient ma route jusqu'au retour. Alors il me fallait encore passer chez Thomas, brave Thomas...
Tu n'écris plus.
Non, tu n'écris plus.
Plus comme avant.
Avant moi.
Et les résolutions s'éteignirent d'un coup, j'étais dans le noir, perdu, désemparé, le coeur quelque part en vrac et toutes mes idées creuses qui mouraient en si bonne compagnie. Ma tête tomba, roula sur le sol. Thomas m'appelait au loin sans que je sache par où était sa maison ni même la mienne. Je suis tombé sans ma tête dans les ronces, elle me piquèrent de parts en parts. Violé par les aiguilles jusque dans mon intimité je décidai de fuir n'importe où. J'ai vu de la lumière au fond de l'enfer et je suis rentré, le Malin m'accueilla, mon heure n'était pas encore venue. Il me rappela les faits, mes erreurs et mes tromperies. Pour tout ce que j'ai fait j'ai compris que oui, l'enfer peut bien être rempli de gens comme moi. Alors j'ai quitté l'enfer, remonté le sentier de la perdition jusqu'au carrefour des âmes damnées. J'ai bifurqué devant le chemin des âmes en peine au rond-point du purgatoire puis tout droit jusque chez les nains. Le dernier des sept vînt à ma rencontre, il me tînt à peu près ce langage: "C'est sûr'ment à vous qu'il manque la tête! Je vais vous emm'ner chez la dame, elle saura remettre votre chef puisque c'est elle qui l'a retrouvée!". Chemin séant, me voici donc dans l'auberge du désir, demeure de Blanche-Neige, et me voici qu'elle m'appelle mon doux prince!
Je ne l'a voyais pas encore, mais je sentais ses caresses sur mes tempes et ses mains sur mon front. Une fois ma caboche bien vissée et mon sang circulant à nouveau, mes yeux s'ouvrirent sur ses lourdes mamelles emprisonnées dans son corsage, j'ai dû donner pour ma part ce qu'il restait de mon corps pour remercier la belle personne, et au moment de partir je me rendis compte qu'il n'y avait plus d'argent dans mes poches. Un papillon vînt à mon aide, il se déposa dans ma main, je sû l'attirer jusqu'aux cheveux de ce doux ange aux cuisses écartées.
"Voilà; dis-je, maintenant que je t'ai rendu plus belle, accepteras-tu que je t'épouses?"
Elle rit bien fort, c'est que la belle ne choisissait que les rois, et comme le roi ce n'était plus moi, je suis reparti chez moi la queue entre les jambes en apprenant sur la route que bientôt le fou se marierai avec Blanche-Neige. Quel folie était-ce là? C'était juste la vie qui continuait son petit bonhomme de chemin incompréhensible.

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