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21/01/2010

398. ce matin...


Dans le bus, tous les matins. Prendre le bus d'assaut, être piétiné. Et puis on voit que des corps entassés qui semblent pourrir, se détacher, tomber en désuétude. Moi je suis tombé en disgrâce ce matin devant elle. Jeune enfant, fille de mon sang. Je te savais loin de moi.

Mon corps tremble de te revoir, il s'afolle. Un peu plus et je me défait. Me voici feuille, gros, moche, personne ne pourra me reconnaître. Alors toi non plus. Pas un regard. Rien. Tu étais avec ta tante. Il ne me semblait pas avoir reconnu ta mère sous un bras, sur un pied, derrière un dos, devant un ventre, la tête contre la vitre les fesses contre la barre d'appui. De toute façon toi et toi seule m'importait. Mais je me suis souvenu que ta mère m'avait dit que je n'allais plus revoir ma fille, elle gueulait, criait fort. Je n'étais qu'un con sans plus de raisons que ça et chaque pas que je faisais me rapprochait de ma pauvre fin de merde. Alors ce matin dans le bus quand j'ai vu ton sublime visage j'ai donné raison à ta mère. Voici le jour où je t'ai abandonnée.

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