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26/01/2010

391. le savoir


l'ignoble constat au sortir du cuvier: "vous souffrez d'hypermnésie".

Tu en ris dans un premier temps: "ah bon...et c'est grave docteur?" en sachant bien que oui, tous les symptômes sont là et pour la première fois on a pointé une flêche sur toi qui vient de t'atteindre. Le secret est tombé, il n'y à plus à se cacher, sortons gaiement du placard avec nos personnalités à la con et explosont l'impensable.
Elle de se confier à son tour, la psy qui ravale sa fierté en se trouvant sur le divan; rôles inversés:

"C'est désarmant de se retrouver acculer par des patients plus intelligents que vous, que suis-je alors quand on me découvre, finalement? Je reste humaine, je ne détiens plus de secrets et tout se brise.

- J'aimerai changer cela, vous êtes là pour m'aider, non?

- Je ne sais pas, je ne pense pas. Je ne pensais pas venir ce matin dans le but que mon patient me perce ma carapace et en découvre plus encore sur moi que sur mon propre mari. Quel âge avez-vous?

- Vingt-quatre ans et des bananes.

- J'ai quarante-deux ans et des myrtilles, mon mari en a quarante-cinq. Me voici donc découverte, je ne peux plus. Je suis au bout du rouleau, comme je vous l'ai dit je ne pensais pas e livrer toute entière ce matin en me levant à mon patient et me retrouver perdu face à son peu de savoir mais la connaissance seule du secret humain et terrible; savez-vous que vous avec ce don de comprendre les personnes dans les moindres détails?

- On peut percevoir cela comme un fardeau?

- Bien sûr, c'est aussi extraordinaire, vous avez raté votre vocation!

- Pas pour moi, je me prends trop la tête, je n'aime pas les autres, alors me retrouver dans leur tête non merci!

- Mais vous êtes déjà dans leurs têtes à tous!

- A ce qu'il paraît oui, c'est en ça que c'est horrible, savoir quand on aime que tout va bien c'est beau, c'est romantique dans l'exemple, mais savoir qu'elle s'apprête de vous quitter avant qu'elle même ne le sache c'est horrible et répercutant.

- Répercutant pourquoi?

- Parce que je me demande sans arrêt cette chose: à force de savoir qu'elle allait me quitter, n'est-ce pas moi qui ai provoqué tout ceci?

- La question de la poule et de l'oeuf revisitée?

- Exactement, vous permettez que je fume??

- Oui oui, faîtes!

- Merci, et vous sinon, vous comptez faire quoi avec votre mari?

- Je ne sais pas vraiment, je vais rentrer, la table sera mise, il aura tout fait pour moi, le ménage et s'occuper des enfants. Il aura glissé dans la chaîne hi-fi mon CD préféré, allumé une bougie sur la table et me servira un exquis repas accompagné d'un excellent vin. Le repas se terminera en massage, une nuit d'amour torride, et épuisé il me dira je t'aime avant de s'endormir tendrement sur l'oreiller. Tout sera trop parfait et je vais en pleurer.

- Alors apprenez-lui l'originalité, dîtes-lui simplement que la perfection tue l'amour.

- Mais il remettra ça en cause, ajoutera que je suis psy, que je le pyschanalyse!

- Dîtes-lui seulement que ce n'est pas la psy qui parle mais la femme, celle qui est tombée amoureuse du beau jeune homme qu'il était à ses débuts, et que vous crevez d'envie de recommencer cette longue route, car après tout, ce n'est qu'un problème sumontable qu'il s'agit là, non?"


Mais j'ai quand même payé ma séance!

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