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26/12/2009

418. allons, tout n'a point encore tout succombé


Je suis au feu, mon corps appartient à la terre. Mon âme est fille du vent, mon amour est eau profonde, parfois tumultueuse. Je m'agite parfois de tant d'incohérences. Cela peut-il un jour se calmer? non, cela ne se calme jamais.

Me voici au pied de la maison du monde, je médite sagement en attendant Lhassa. Le café suinte à travers les murs et l'art a éteint ses forges. Il faudrait se laisser avoir, s'étendre à n'en plus finir, s'étreindre à votre bon coeur m'sieur dame.

Ginger est une putain de louve, le soir je joue à histoire d'O et la journée j'arrose les choux de mes mots sans aucun sens, sans aucune valeur, à prendre pour ce qu'ils sont. Je suis à la maison du bout du monde et j'envoie des mails par télépathie.

Me voici crâne rasée, rasé, ras la terre.


Le soleil se joint à la terre pour une unique prière. L'esprit est un cercle qu'il faut ouvrir ou fermer à volonté. Se retrouver soi-même, enfermer les bruits du dehors à l'extérieur derrière la cloison. Que rien ne filtre. L'audace passe par l'unité et le désir d'acceptation. Je suis un, je suis vie et mort à la fois. Je suis pensée libre et liberté singulière. Un électron libre qui s'évade, il n'en fait qu'à sa tête et ne reviendra pas. Désir d'unité pour le moment, je sors du dictionnaire pour reprendre ma lecture. J'éteins les bougies à peine ma page terminée, dans le noir c'est maintenant à moi de continuer de raconter l'histoire du livre. Libre à moi d'expliquer si la citadelle finira d'être construite un jour ou non. Le café suinte les murs, le tabac me sort de chaque pore de peau; musique lituanienne au rabais. Je joins toutes les cultures. Cette sorte de vaudou est ma religion propre à ce qu'il me faut, mon remède afin de ne pas sombrer. Lecture-café-clopes. Bus-boulot-dodo. Religion étincellante, les villes sont entrain de crouler.


Revoici l'animal.


Je vais et viens dans la fôret. Il n'y a plus que moi, truffe baissée. Libre à moi de n'en faire qu'à ma tête. Je suis les bonnes odeurs que laissent la rosée et le pollen des fleurs. La flore est riche, luxuriante d'un passé sans entraves. Quelques lapins de garennes sont passés par là, les voici à présent cent mètre plus haut. Suivre la piste, ne pas les perdre à l'odorat. Quelques herbes sauvages me purgent des champignons qui m'ont fait plâner. Les quatre pattes dans la flotte je viens de perdre la trace. Ne pas bouger, les coussinets bien arrimés. Rester attentif, vigilant au moindre frémissement de la fôret. Les arbres dansent lassivement: mouvement du vent dans les feuilles or les petites branches se plient, parfois se cassent et le bruit retentit de partout pareil à un coup de fusil. Le gibier prend peur, il s'échappe, je bondis. Ma haine est naturelle, les babines retroussées je plonge mes dents dans le sang bouillant des victimes. Ah. L'odeur du sang qui s'échappe d'un corps, le parfum délicat, la sensation du coeur qui s'arrête de battre lentement. Ce sale cabot que je suis à la truffe plongée dans le sang prie, tête baissée. Je te remercie toi, l'animal, de m'offrir ta vie afin que je puisse survivre dans cette grande vallée sans fin. Que le grand Tout me soit bon et long, qu'il me comble de femelles à honorer. Que ma descendance ne soit pas vaine, ou bien tout ceci n'aura de sens. Amen.

Et je repars dans la rosée du matin, le ventre bien rassasié et les douces évangiles de la jungle sous mes paupières.

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